Algérie - A la une

"Notre parcours démontre que la réussite en Algérie est une réalité"



À la tête d'Ooredoo depuis septembre 2007, Joseph Ged quitte la direction de l'opérateur de téléphonie mobile après près de dix ans comme directeur général. Lors d'une visite de courtoisie au siège de Liberté, il a accepté, volontiers, de répondre à nos questions.Liberté : Dix ans à la tête de l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, quel bilan tirez-vous de cette expérience 'Joseph Ged : Effectivement, c'est un parcours de dix ans que j'ai passé à la tête de l'opérateur. Le bilan, c'est cette histoire ineffaçable et inoubliable que nous avons vécue avec les Algériens dans des moments très riches en émotions. Nedjma, dans le temps, a contribué modestement à faire vibrer tout un peuple. Nous avons vécu une épopée, notamment lors de la qualification de l'Algérie à la Coupe du monde, et ce, après 24 ans d'absence. Les cinq jours entre le 14 novembre et le 19 novembre 2009 étaient une éternité. Les moments vécus à Oum Durman et les matches qu'a joués l'Algérie à l'international sont inoubliables. Le cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie que nous avons vécu avec la regrettée Warda El-Djazaïria et toute la découverte de ces moments d'émotion pour des gens comme moi qui ne connaissaient pas le pays, mais qui les ont vécus de l'intérieur, ont vu, en fait, l'histoire glorieuse de ce peuple qui se répétait. Ce qui est la grande réussite pour moi et pour tout le staff d'Ooredoo, en toute modestie, c'est connecter le lien étroit entre Ooredoo et les Algériens. Ooredoo est aujourd'hui une compagnie citoyenne et nationale, aimée de tous les Algériens, clients ou non. Il y a ce lien d'affection qui nous lie. Je ne vous le cache pas, sur le plan personnel, je ne peux pas exprimer par les mots tout ce que je ressens depuis deux jours. Je suis touché par toutes ces marques de respect et d'affection exprimées tant par le personnel de l'opérateur que par la rue. Cela prouve, comme je l'ai toujours ressenti, que les Algériens sont un grand peuple avec un grand c?ur. Un peuple chaleureux et sincère dans ses émotions. Quant au bilan financier, quand j'avais pris la direction d'Ooredoo, il était de 25 milliards de dinars. Actuellement, il est de 250 millions de dollars tout en prenant en compte le taux de change. Le 2e trimestre de cette année, nous avons atteint 250 millions de dollars. Nous avons donc fait une progression de près de 500%. Un taux annuel de progression de 50%, en moyenne, pendant presque dix ans.Et votre position, à la lumière de ce bilan, par rapport à vos concurrents sur le marché 'Le numéro 1 du marché en 2007 avait 122 milliards de dinars, quand nous avions seulement 25 milliards. Le 2e trimestre, nous l'avons dépassé pour être le premier sur le marché. Nous avons gagné 100 milliards alors que notre principal concurrent a vu ses entrées baisser. C'est un record. C'est du jamais vu dans la région.Quelle est votre appréciation du marché du mobile et des télécommunications en Algérie 'Avec les directives du président de la République de 2000 et 2001, à travers la loi des télécoms et l'ouverture du secteur, l'Algérie est le premier pays à avoir trois opérateurs sur le marché. C'est le seul pays dans toute la région Mena. Avec Nedjma qui a lancé ses services le 25 août 2004, elle a démocratisé le mobile avec ses nouveaux services innovants, la technologie et les baisses des prix. Cela a ouvert le marché pour le monde et cela a engendré une pénétration de puces de 100% pour la 2G. Avec un léger retard pour la 3G dont on avait commencé à parler en 2008, mais lancée fin 2013. Le rattrapage sur le marché et sur l'échiquier mondial a été fait avec agressivité. Aujourd'hui, et depuis son lancement, Ooredoo représente plus de 6 millions d'abonnés data avec plus de 50% des parts de valeur et nous sommes très loin de nos concurrents. Et c'est cela qui a réalisé le rattrapage. Cela confirme notre vision et notre détermination selon lesquelles les Algériens sont très aptes à utiliser toutes sortes de technologies si les services sont adéquats et si les prix sont abordables. Nous avons, en 2004, introduit les multimédias, MMS... Il n'était pas possible de lancer ces services avec la 2G, mais avec la 3G à laquelle nous nous sommes préparés avant le lancement, nous avons eu 1 million d'abonnés le premier jour. Nous avons rattrapé le retard avec de lourds investissements pour répondre aux exigences. La 4G va venir maintenir cette trajectoire et pour combler certaines niches mal servies par la 3G.Ooredoo s'est-il préparé pour le lancement 'Oui. Nous avons effectué le prélancement commercial à partir de Tlemcen en juillet dernier. Nous sommes prêts à ouvrir les trois wilayas obligatoires, à savoir Tizi Ouzou, Béchar et Tlemcen, et nous sommes prêts à compléter les 48 wilayas durant la premièreannée. Concernant votre départ de la tête d'Ooredoo Algérie, nous avons lu le communiqué d'Ooredoo Algérie qui évoque "de nouvelles fonctions au sein du groupe", mais celui de la maison mère, évoque, uniquement "de nouvelles fonctions" sans préciser la destination. Peut-on en savoir plus 'Le communiqué que vous avez eu est celui du groupe qui nous a laissé la responsabilité de le diffuser pour des raisons de coordination. Le second est un flash qui part vers le marché boursier pour l'informer. J'ai eu, il y a un certain temps, des discussions avec des partenaires, à travers lesquelles j'ai décidé de sortir des opérations pour des raisons personnelles et familiales, et prendre d'autres rôles afin de prendre du recul après dix ans. Mon nouveau poste sera toujours dans le groupe. Je prendrai quelques semaines avant de l'annoncer. Je peux vous assurer que je ne serai pas loin d'Ooredoo et pas loin de l'Algérie.Après dix ans en Algérie, comment évaluez-vous les rapports d'Ooredoo avec la presse, notamment 'Nous avons pu établir une relation professionnelle fondée sur la franchise et le professionnalisme. En 2007, j'ai dit à nos amis de la presse que ce n'était pas une faveur que nous faisions aux médias qui servent de supports à notre communication. La communication est un besoin pour nous, et ces placements financiers ne doivent jamais se transformer en intimidation ou chantage économique. Nous sommes restés sur cette logique. Nous avons un placement média important pour communiquer. Ce volume, gros ou maigre, ne peut être transformé en un moyen de pression pour la ligne éditoriale ou à des fins de blocage de nos concurrents. En 2007, il y avait certaines pratiques que nous avons éliminées avec nos partenaires de la presse. Les médias nous respectent pour cela. La relation n'est pas uniquement fondée sur l'aspect économique, car nous avons arrêté pendant un an et les médias n'ont jamais cessé la relation professionnelle et amicale avec nous.Ils ont compris les conditions dans lesquelles nous avons pris cette décision. Cela faisait un peu mal, mais ils ont maintenu la couverture médiatique d'Ooredoo. Lorsque nous avons repris, nous ne nous sommes jamais immiscés dans les lignes éditoriales des médias. Nous avons toujours été une compagnie à caractère économique, responsable de l'environnement où elle évolue. Ooredoo est une entreprise citoyenne qui contribue, du mieux qu'elle peut, sur le plan sponsoring, formation et relations avec les autorités algériennes. Un parcours honorable avec la famille Ooredoo et les 13 millions d'abonnés.Un mot pour conclure 'Je dirais que nous ne serions pas là si nous n'avions pas la confiance et le support des employés d'Ooredoo, des clients et des autorités. Ce parcours démontre que la réussite en Algérie est une réalité pour les investisseurs étrangers. Ceux qui sont intéressés par la réussite à long terme dans le cadre des lois et règlements internes à l'Algérie doivent persister, et ils vont réussir. C'est un pays accueillant et je n'ai aucun doute sur le futur brillant de l'Algérie avec de très grandes réalisations. L'histoire de l'Algérie ne s'effacera pas de la mémoire collective des Algériens. Propos recueillis par : Mohamed Mouloudj
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