Algérie - Sari Mohamed

4e Escale littéraire d'Alger : Mohamed Sari remporte le grand prix




4e Escale littéraire d'Alger : Mohamed Sari remporte le grand prix
Le jury du prix «Escale Littéraire d'Alger» a distingué avant-hier, lors d'une cérémonie tenue au Sofitel Algiers Hamma Garden, l'écrivain Mohamed Sari pour son roman Pluies d'or (éditions Chihab), ainsi que Kaddour M'Hamsadji, prix Coup de cœur, pour son romanLa Quatrième épouse (éditions Casbah).

Ému d'avoir reçu cette distinction, Mohamed Sari s'est dit très heureux car «c'est un roman sur lequel j'ai travaillé durant des années. Il est à sa sixième version et il est d'un réalisme fantasmagorique qui raconte une décennie cruciale de l'Algérie. Et les membres du jury ont vu juste pour récompenser ce livre», a-t-il poursuivi. Le roman Pluies d'Or met en scène, en 290 pages, plusieurs personnages clés en confrontant les fléaux sociaux sur plus de cinquante ans de misère sociale, de croyances, de mensonges ou encore d'extrémisme religieux qui ont façonné la société violente d'aujourd'hui, selon l'auteur. Né en 1958 à Cherchell, Mohamed Sari est professeur d'université et traducteur de grands écrivains algériens à l'instar de Assia Djebar, Yasmina Khadra, Mohamed Dib et Anouar Benmalek. Il est l'auteur de romans en arabe et en français, notamment La tumeur, La carte magique et La pluie, outre des essais de critique littéraire. De son côté, Kaddour M'hamsadji s'est dit heureux d'avoir reçu ce prix coup de cœur. «ça ne peut que me faire plaisir», a-t-il déclaré. «Cela dit, je pense qu'il faut laisser la place aux jeunes. En ce qui me concerne, je crois avoir assez donné pour la littérature. J'ai été encouragé durant toute ma carrière», a-t-il poursuivi. Rendant hommage à sa femme et aux éditions Casbah, il a surtout dédié cette récompense à l'Union des écrivains algériens, dont il est l'un des nombreux fondateurs en 1963, avant de rendre hommage à Kateb Yacine, Moufdi Zakaria et Mouloud Mammeri, entre autres.

Encourager la littérature algérienne
Côté jury, Denis Labayle, coorganisateur de ce prix avec Akli Tadjer, nous a révélé qu'ils n'ont pas eu de grosses difficultés à choisir les gagnants. «On était un peu divergents au début, mais après un petit débat sur deux ou trois livres, on s'est tous mis d'accord pour distinguer les deux gagnants, d'autant plus qu'on n'a pas de président. Il s'est dit par ailleurs agréablement surpris par la qualité d'écriture des livres qu'il a lus mais aussi frappé par " ‘’un pessimisme marquant dans la littérature algérienne’’». «Il y à des livres qui sont très durs. On voit que la littérature algérienne est très marquée par cette guerre d'indépendance mais aussi par ces années noires, et ça se ressent terriblement. Il y a des auteurs de grande qualité mais qui ne sont pas toujours optimistes». Par ailleurs, le seul bémol qu'a souligné le jury était la difficulté qu'il a eue à rassembler les livres. «Pour les prochaines éditions, on aimerait bien que les maisons d'édition nous aident en prévenant déjà les auteurs de livres en compétition ! L'année dernière, tous les auteurs étaient présents, cette année, seuls deux d'entre eux sont venus à la cérémonie. Le public aurait aimé entendre les auteurs directement plutôt que les éditeurs». «L'idée de faire quelque chose pour la littérature algérienne me taraudait depuis longtemps. Je voulais le faire depuis la France mais je me suis dis que ça serait mieux de le faire à partir de mon pays», s'est exclamé Akli Tadjer. Par ailleurs, il a révélé sa volonté de faire un prix dans les trois langues, arabe, tamazight et français pour la cinquième édition. «Cette année, on a eu deux grand écrivains.
Pluies d'or de Mohamed sari est très intense. Et avec Kaddour M'hamsadji, on a écouté son livre avec beaucoup d'émotion, ça nous a rappelé Kateb Yacine, Mouloud Mammeri… tous ces grands écrivains qu'on a perdus depuis longtemps. Avec M'hamsadji, on a eu un rendez-vous avec la littérature classique», a déclaré pour sa part Nadia Sebkhi, directrice de la revue littéraire L'Ivr'Esc et membre du jury, qui a insisté par ailleurs sur la nécessité d'organiser d'autres prix littéraires. «En Algérie, il faut des prix comme celui-là pour donner plus de visibilité aux livres algériens». Rappelons que les autres membres du jury sont Outoudert Abrous, directeur de publication de Liberté Algérie, Youcef Sayeh, journaliste et responsable de la rubrique Culture de la radio Chaîne III, Natacha Boussaa, comédienne et écrivain, Hervé Hamon, auteur des Porteurs de valises et Mélanie Matarese, journaliste. Ce prix littéraire, qui vise à promouvoir la littérature algérienne, s'adresse à des auteurs algériens résidant en Algérie. Le lauréat du premier prix a été récompensé de 300 000 Da, financé par des sponsors et l'union Européenne, participera au salon littéraire Maghreb du livre à Paris en France avec le lauréat du prix coup de cœur qui a également gagné un séjour à l'hôtel Sofitel à Alger.




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