Algérie - Aérien

Aéroport international Rabah Bitat de Annaba: Les colonies de cigognes menacent les aéronefs


Aéroport international Rabah Bitat de Annaba:  Les colonies de cigognes menacent les aéronefs




Après le problème de la dégradation de l’asphalte de la piste principale de l’aéroport international Rabah Bitat de Annaba, les pilotes de la compagnie nationale Air Algérie dénoncent un risque sur la sécurité de l’aviation civile.

En effet, la présence en nombre important de volatiles menace sérieusement les avions décollant et atterrissant sur les pistes de cet aéroport international ainsi que les habitants du voisinage. Il s’agit de cigognes qui, au fil des années, ont écumé l’espace aérien de cet aéroport, situé aux limites administratives des wilayas de Annaba et d’El Tarf.

Bien qu’il soit de bon augure, ce volatile ne l’est plus. Il s’est avéré un danger réel après s’être multiplié exponentiellement à la faveur d’un environnement propice à son développement.

Selon le colonel Abdelhamid Kerroud, porte-parole du commandement de la Gendarmerie nationale, ce problème a été pris en charge, conjointement, par les groupements de Annaba et d’El Tarf. Déclenchée en octobre 2015, l’enquête vient d’être achevée et le coupable identifié.

«Les gendarmes enquêteurs, dont la cellule de protection de l’environnement, qui ont auditionné toutes les parties liées à ce problème ont conclu que le vrai coupable n’est pas la cigogne mais une décharge sauvage de l’abattoir de volailles de la commune d’El Chatt (El Tarf), relevant du complexe avicole de Annaba», explique la même source.

Située à 700 mètres des pistes, cette décharge offre à ce grand oiseau échassier un menu fétide composé d’abats et de restes de poulet et de dinde, générés par l’activité de l’abattoir. Une source permanente d’alimentation pour les cigognes qui sont des oiseaux grégaires et se reproduisent en colonies. Ce qui a développé un véritable risque pour le trafic des aéronefs de l’aéroport de Annaba.

«Les investigations ayant concerné l’entreprise publique en question ont fait ressortir que cette dernière ne dispose pas de permis d’exploitation de cette décharge à ciel ouvert. Deux procès- verbaux ont été dressés à l’encontre de cet abattoir dont l’un porte sur une atteinte à l’environnement et l’autre à la sécurité des aéronefs. Ils ont été transmis aux instances judiciaires avant de saisir les ministères des Transports, de l’Agriculture, du Commerce et de l’Environnement», affirme le colonel Kerroud.

Et de rassurer: «Une demande urgente de gel d’activité temporaire de cette entreprise a été adressée aux autorités locales en attendant qu’elle se conforme aux normes sanitaires régissant ce secteur.»

Le 12 juin 2015, le réacteur d’un Airbus de la compagnie française Aigle Azur, assurant le transport de 149 passagers sur le vol ZI 236 Annaba à destination de Paris, a aspiré une cigogne en plein décollage sur la piste de l’aéroport de Annaba. Dix minutes après son envol, le commandant de bord a rebroussé chemin à l’effet de parer à toute éventualité, notamment le risque de crash. 

Gaidi Mohamed Faouzi



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