Algérie - Presse écrite

Ager - Annoncé pour demain: Rassemblement de soutien à la directrice d'El Fadjr


Ager - Annoncé pour demain: Rassemblement de soutien à la directrice d'El Fadjr


Le Comité de soutien à Mme Hadda Hazem, la directrice du journal ‘El Fadjr', ayant entamé une grève de la faim depuis le 13 novembre dernier, pour dénoncer «le chantage aux médias libres» est né hier. Réunis, hier, à la salle de la rédaction du journal ‘El Fadjr', des éditeurs de la presse privée, des journalistes et des lecteurs du journal ont, tous, appelé à la mobilisation pour soutenir la cause défendue par Hadda Hazem, qui consiste à lever le monopole sur la publicité institutionnelle.

Le comité de soutien à Hadda Hazem ne veut pas perdre du temps, ses membres ont demandé «une rencontre en urgence avec le ministre de la Communication» en raison de la détérioration de l'état de santé de Hadda Hazem qui a refusé de renoncer à son mouvement.

Les membres du comité craignent une double perte pour la presse nationale. Ils craignent de perdre une collègue et une militante de la presse et perdre, également, un journal et la liberté de la presse. Le journaliste et écrivain H'mida Ayachi prend la parole pour alerter.

«Nous avons déjà perdu un journaliste, en l'occurrence, Mohamed Tamalt, qui avait mené une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à deux ans de prison (…) nous avons perdu un journaliste, un collègue on ne veut pas perdre un autre»

Décidés d'aller de l'avant, les membres du comité se sont mis d'accord pour désigner une délégation qui va se rendre, ce dimanche, au ministère de la Communication, dans l'espoir d'être reçue et d'obtenir, bien évidemment «des réponses positives».

Les intervenants lors de cette réunion étaient tous anonymes en affirmant que «la presse nationale, notamment privée, va mal». Les membres du comité ont tenu à souligner que le journal ‘El Fadjr' n'est pas un cas particulier. Il est vrai que le journal ‘El Fadjr' est dans une situation très délicate , étant donné qu'il se trouve dans l'incapacité de payer les salaires de ses employés et de faire face aux charges qu'exigent la gestion d'un journal, en raison de la suppression de la page de publicité qui provenait de l'ANEP, mais il n'est pas le seul.

La Presse algérienne a subi, de plein fouet, les retombées de la crise économique que vit le pays. Plusieurs titres ont disparu suite à la rareté des ressources publicitaires publiques. Mais, pour les intervenants, ayant participé à la réunion portant création du comité de soutien de Hadda Hazem, c'est le «dispatching de la publicité institutionnelle qui se fait avec deux poids et deux mesures» qui pose problème et non pas le dessèchement des ressources publicitaires publiques. Autrement dit, c'est la distribution de la publicité publique et les pressions exercées sur des entreprises privées pour choisir les titres qui devront bénéficier de la publicité, qui pose problème.

Ainsi, Hmida El Ayachi a affirmé qu'il est vrai que plusieurs titres ont disparu, mais précise-t-il «plusieurs journaux, ont cessé de paraître, parmi eux des journaux presque «fictifs», mais qui bénéficient de la manne publicitaire publique, alors que personne ne connaissait leurs gérants, leurs journalistes ou les personnes qui sont derrière ces journaux. Des titres qui ne sont pas visibles, dans les kiosques».

Le responsable régional de l'Est, du journal ‘El Fadjr', le journaliste Soltane Yazid, abonde dans le même sens pour affirmer qu' «effectivement des journaux à l'est du pays, qui ne se vendent même pas dans les kiosques, bénéficient de la publicité institutionnelle».

Justement, la directrice du journal ‘El Fadjr', Hadda Hazem avait déjà expliqué que «la libéralisation du marché de la publicité est le seul moyen de mesurer la commercialité des médias. Que ceux qui sont en mesure de s'imposer sur la scène médiatique restent et que les autres disparaissent même si cela peut toucher mon propre journal » avait-elle déclaré.

Le comité de soutien appelle à la mobilisation, à la lutte contre «le démantèlement programmé de la presse nationale privée» contre «la discrimination dans la distribution de la publicité institutionnelle». Les intervenants ont, tous, plaidé pour la tenue d'un débat national sur la distribution de la publicité notamment institutionnelle.

Le comité appelle les éditeurs, les journalistes , les membres de la société civile et les partis politiques à participer, en force, au rassemblement prévu, ce lundi, à 11h30, à la Maison de la Presse Tahar-Djaout, à Alger .

Dans un communiqué, rendu public en fin d'après-midi, le comité de soutien «revendique une intervention du ministre de la Communication afin de trouver une issue urgente à cette action».

«A cet effet, une délégation se rendra au ministère de la Communication, ce dimanche 19 novembre à 14 h, afin de rendre compte de la gravité de la situation», ajoute la même source.

«Le comité de soutien appelle l'ensemble des médias, leurs directions et collectifs, à se mobiliser pour obtenir la levée du monopole sur la publicité publique. Ce monopole, au nom de la collectivité nationale, combiné à la pression exercée sur les annonceurs privés, permet au pouvoir politique de mettre au pas et d'étouffer les médias», ajoute le communiqué.


M. Aziza


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