Agression d'un journaliste à Boumerdès

Il s'avère, chaque jour davantage, que le métier de journaliste dérange plus que jamais en Algérie. Notre confrère Salim Z., du quotidien El-Khabar, qui assurait la couverture de la marche des enseignants contractuels, lundi à Boumerdès, a fait l'objet d'une grave agression de la part des forces de l'ordre, a t-on constaté sur place.Ces derniers n'ont pas hésité à s'en prendre au jeune journaliste et à le tabasser injustement lui causant de graves blessures. Au centre-ville de Boumerdès, plusieurs enseignants contractuels s'apprêtaient à déclencher leur mouvement de protestation et commencer ainsi leur marche vers Alger, et c'est là que tout a commencé pour le malheureux journaliste. «J'ai été sur place pour couvrir cette marche nationale. Alors que des enseignants se faisaient violemment arrêtés par les forces de l'ordre, j'ai essayé de prendre quelques photos avec mon téléphone avant qu'une foule de policiers, en civil, ne me tombe dessus par des coups de poing et des frappes à la tête, au visage et sur le reste du corps. Ils m'ont ensuite arraché le téléphone portable et supprimé tout le contenu, y compris les fichiers privés», a-t-il affirmé, le visage ensanglanté. A l'occasion de cette marche, plusieurs journalistes et correspondants se sont rendus à Boumerdès pour assurer une couverture médiatique à l'évènement, mais aucun n'a pu faire son travail sereinement à cause des interventions, souvent agressives, des policiers. Pour rappel, ce n'est pas le premier dérapage des services de l'ordre envers les journalistes à Boumerdès puisque en février 2015, à l'occasion d'une marche contre le gaz de schiste, plusieurs manifestants avaient été molestés dans l'indifférence totale.