Algérie - A la une

Allouache interdit de discours à son hommage à Oran



Allouache interdit de discours à son hommage à Oran
Le Festival international d'Oran du film arabe s'est achevé avec son lot de surprises et d'a priori. Les officiels ont très vite récupéré comme d'habitude la manifestation à laquelle ils n'ont apporté aucune aide. Le wali d'Oran Abdelghani Zaâlane qui s'est éclipsé durant toute la durée de la manifestation, était présent par le biais de son secrétaire général qui est venu lors de la clôture et est apparu à l'écran pour offrir des prix. Bien sûr, la cérémonie de clôture est une manifestation de bienséance. Dans les plus grands festivals du monde à Cannes, Berlin, Toronto ou encore Venise, les officiels et les gouvernants n'ont pas droit de cité lors de la remise des prix. Généralement, c'est le président du festival ou une star à qui on rend hommage qui a droit au discours sur scène. Or dans les festivals institutionnalisés en Algérie, les officiels occupent sur la feuille de route du festival une place plus importante que les créateurs. Lors de la soirée de remise des prix du Fiofa, pas moins de quatre personnalités officielles, sont montées sur scène: le secrétaire général de la wilaya d'Oran qui n'est même pas venu voir un seul film durant le festival, le maire d'Oran Nouredine Boukhatem qui ne fait rien pour maintenir les salles de cinéma ouvertes à Oran durant toute l'année, le chef de cabinet du ministère de la Culture et ex-consul d'Algérie à Nice, qui est venu remplacer le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, injustement critiqué pour son ouverture d'esprit lors de la soirée d'ouverture et enfin le secrétaire général du Conseil de l'ordre du Mérite à la Présidence de la République, Mohamed Salah Hakka. Ce dernier était surtout là pour recevoir un bouclier remis par le président du Festival du film méditerranéen d'Alexandrie au président de la République, Abdelaziz Bouteflika à titre d'hommage et de reconnaissance pour son parrainage de la culture et de la créativité. Quoi qu'il en soit, il est presque normal que des officiels apparaissent pour remettre et recevoir des prix de reconnaissance à des autorités locales, cela est plutôt visible dans certains festivals arabes comme au Caire, à Tunis ou à Casablanca. Les créateurs et les animateurs de la scène culturelle ont besoin des officiels et des autorités locales pour faire marcher le festival. En revanche, ce qui n'est pas normal, c'est qu'on empêche les créateurs et les cinéastes de prendre la parole pour dire quelques mots sur l'avenir du cinéma. C'est ce qui s'est passé lors de la cérémonie de clôture quand Merzak Allouache qui participait pour la première fois à une cérémonie organisée par un festival institutionnalisé a été empêché par l'animateur principal de la soirée, Mohcène Bouzertit de prendre la parole. C'est en effet ce dernier qui comme «un censeur» qui distribuait et renvoyait les invités à leur place. Merzak Allouache était pourtant invité sur scène pour recevoir un prix récompensant l'ensemble de sa carrière. Mais le cinéaste qui est connu pour ses positions fermes, parfois critiques envers la politique cinématographique du pays a été tout bonnement interdit de parole. En revanche, il est dommage que la majorité des participants algériens qui ont décroché des prix et ont eu droit à un discours, se soient exprimés en langue française dans un festival du film arabe. Une aberration quand on parle à des millions de téléspectateurs arabes à travers le partage des programmes de l'Asbu.[email protected]/* */
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)