Algérie - Chômage, emploi informel

Annaba - Sans le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle: Le taux du chômage serait de 50%


Annaba - Sans le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle:  Le taux du chômage serait de 50%




La question de l’emploi ne se réglera jamais, tant qu’il n’y a pas d’investissement et de création d’entreprises.

Le chômage continue de frapper dans la wilaya de Annaba. Des effets d’annonces affichent une baisse dans les rangs des chômeurs, les représentants de ces derniers affirment le contraire.

Selon eux, le taux de chômage a artificiellement baissé grâce au dispositif DAIP (dispositif d’aide à l’insertion professionnelle) qui reste temporaire.

Information confirmée par plusieurs cadres de l’emploi à Annaba, qui affirment que «sans le dispositif DAIP, le véritable taux de chômage est de 50% de la population active».

Selon le secrétaire adjoint à Annaba de l’association nationale pour la défense des droits et la promotion de l’emploi, A. Mohamed, «le taux de chômage en 2012 a atteint officiellement 20%. Cela est dû au manque d’investissement. Les statistiques sont calculées selon le nombre de personnes bénéficiaires de diplômes chaque fin d’année des centres de formation, des universitaires et des exclus des écoles. Aucune subvention locale pour recruter les chômeurs n’a été enregistrée en 2012».

Cependant, ce constat n’a pas rendu pessimistes les animateurs de cette association qui compte 1.600 adhérents chômeurs, dont 400 femmes.

Mais, à la faveur de l’encadrement des chômeurs de la wilaya de Annaba, elle a pu placer une partie parmi eux dans le monde du travail durant l’année dernière. Il en est ainsi, selon toujours la même source, pour plusieurs dizaines de cas.

«Avec nos propres efforts, nous avons pu introduire 5 dossiers CNAC, 50 Ansej et Microcrédit, 300 contrats DAIP et CTA (contrat de travail aidé). Cependant, cela ne représente qu’une minime partie des sans-emploi enregistrés. Nous avons pu assurer et faire bénéficier à 20 chômeurs d’un contrat à durée indéterminée (CDI) dans des entreprises privées», a-t-il ajouté.

Mais ces efforts ne sont pas récompensés. C’est du moins ce que déplore le représentant de cette association, disant: «Depuis 2001, aucune subvention n’a été allouée à notre association à même d’assister les sans-emploi dans leurs démarches pour accéder au monde professionnel. Et c’est le cas pour toutes les associations analogues qui, outre l’absence de soutien financier, souffrent de toutes les formes de blocage par l’administration locale.».

Côté officiel, l’agence de l’emploi Anem révèle des aberrations, certains cadres diront: «Elle (l’agence) reçoit des centaines d’offres d’emploi de différentes entreprises économiques et privés. Elles concernent essentiellement les maçons, ferronniers, peintres, etc. Mais la demande est dérisoire et ne peut dépasser le 1%. Tous les jeunes refusent ce genre de travail. Ils préfèrent le gain facile. En effet, nous recevons au quotidien des milliers de demandes des jeunes pour travailler en tant que chauffeurs ou agents de sécurité.».

Quant à la demande, elle est qualitative. En effet, selon toujours la même source, «chaque fin d’année universitaire, 2.000 diplômés de différentes branches déposent chez nous des demandes d’emploi. Le problème d’emploi ne se réglera jamais tant qu’il n’y a pas d’investissement et l’ouverture d’entreprises».

Adeptes du secret de polichinelle, aucune institution concernée par l’emploi ne veut divulguer le nombre exact des demandeurs d’emploi à Annaba ni le bilan des contrats établis ou des crédits accordés par les directions concernées. Le motif: elles ont reçu des instructions de leur hiérarchie de ne pas divulguer la mauvaise gestion de ce dossier.

«J’ai regretté d’avoir fait des études supérieures. Je ne veux pas consacrer tous mes efforts chez un privé en travaillant comme manœuvre pour percevoir des miettes à la fin de chaque mois. Je préfère travailler dans le marché informel et je gagne mieux. J’ai résilié mon contrat DAIP, j’ai travaillé un seul mois, ce dispositif ne m’arrange pas, je n’ai pas fait des études supérieures pour percevoir un salaire minable», regrette Hichem, ingénieur en génie civil.

Lors de la rencontre consacrée la semaine dernière à Annaba au mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), Rabah Haddad, l’ambassadeur conseiller auprès du ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, a déclaré que «le taux du chômage a baissé dans toutes les wilayas où il y aura la création de 2.000 PME en 2014».


Leïla Azzouz



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