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Benflis défie le gouvernement


Benflis défie le gouvernement
Le pays est «au bord de l'implosion». La situation socioéconomique est telle que des dérapages peuvent intervenir à tout moment, de l'avis de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis. Ce dernier, qui animait une conférence de presse au siège de son parti à Alger, est revenu longuement sur la crise financière qui secoue le pays, avec la chute des prix du pétrole. Pour Benflis, plus de deux années après la survenue de cette crise, il n'existe aucune stratégie qui a été mise en place par le gouvernement pour sortir de l'impasse.«Cette crise n'est pas d'une complexité inouïe car elle est tout simplement la crise de l'Etat patrimonial, clientéliste et rentier», a déclaré le président de Talai El Houriat qui note toutefois que la situation n'est pas désespérée pour peu que de vraies solutions soient apportées par des responsables légitimes.«Cette crise n'est pas insurmontable car même à l'heure où je vous parle, le pays a toutes les capacités, toutes les ressources et tous les moyens pour la surmonter à la condition nécessaire et suffisante qu'il dispose d'une gouvernance ayant la légitimé, le courage et la volonté politique pour mobiliser ces capacités et ces moyens», a fait savoir M Benflis qui affirme que le gouvernement s'est engagé sur la mauvaise piste en voulant trouver des équilibres et sauver le budget de fonctionnement alors qu'il (le gouvernement) devait sauver l'économie nationale dans son ensemble en lui fournissant les bases d'un nouveau départ.«Depuis le mois de juin 2014, date du retournement brutal de la conjoncture énergétique mondiale, notre pays a connu trois lois de finances», ajoute le conférencier qui dira clairement qu'à travers ces trois lois élaborées par le gouvernement et approuvées par un parlement aux ordres, il n'existe aucune vision ou stratégie de sortie de crise.Pis, le président de Talai El Houriat affirme que le président de la République ne dispose d'aucun programme économique. «Ce programme n'existe tout simplement pas actuellement et s'il existe, il doit alors relever des secrets d'Etat les mieux gardés», lance M. Benflis qui a invité les journalistes à demander aux responsables concernés une copie de ce programme. «Si vous trouvez trace de ce programme quinquennal de développement 2015-2019, je vous prie de m'en adresser une copie», ironise Ali Benflis à l'adresse des journalistes en remettant en cause également le «nouveau modèle économique» galvaudé par le gouvernement ces dernières années.«A défaut de vision, de cap et de stratégie, les pouvoirs publics procèdent par expédients et par recours aux solutions faciles dont ils espèrent qu'elles seront peu coûteuses politiquement», dira-t-il encore en prévenant contre «l'assèchement» prochain du Fonds de régulation des recettes (FRR) et des réserves de change.«Un régime politique qui est dans l'état où il est, dont tous les efforts sont concentrés sur le gain de temps et pour lequel la seule lutte qui vaille est la lutte pour sa survie n'est pas en mesure de s'investir dans le champ des réformes structurelles car elles dérangeraient le statuquo qu'il s'emploie à maintenir», renchérit Ali Benflis qui dénonce les augmentations contenues dans la loi de finances 2017 et qui toucheront les couches sociales les plus défavorisées.«Ce choix politique, car c'est un choix politique, n'est pas sans danger. Ses conséquences n'ont pas tardé à se manifester à travers la périlleuse montée des tensions sociales que nous constatons à travers tout le pays», conclut M. Benflis. Ce dernier, pour ce qui est des prochaines élections législatives, a affirmé que ce rendez-vous de 2017 portera comme d'habitude, selon lui, «la marque infamante de la tricherie politique et de la fraude électorale».«Cela est connu de tous et si nous avions encore quelques illusions, les deux lois organiques sur le régime électoral et sur l'instance de surveillance des élections sont venues les effacer définitivement de nos esprits», qui souligne toutefois que la question de la participation aux prochaines joutes électorales sera tranchée par les instances de son parti en janvier prochain.


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