Algérie - Urbanisme

Boumerdés - Pour réaliser des logements: un champ d’oliviers détruit à Naciria




La politique «de bétonisation» des terres agricoles est loin d’être terminée dans la wilaya de Boumerdès. Avant-hier, à Naciria, des dizaines d’oliviers ont été massacrés par les autorités locales pour la réalisation d’un programme de 300 logements publics locatifs (LPL).

Ce crime contredit tout le discours de nos responsables qui prône le développement de l’agriculture et la réalité du terrain.

«Un massacre pareil ne peut être accompli que par une armée ennemie», réagit un internaute sur les réseaux sociaux.

Les oliviers détruits sont implantés sur un terrain communal se trouvant à la sortie sud de la ville et s’étendant sur une surface de 5 ha.

La première partie du champ (une cinquantaine d’arbres) a été coupée à la tronçonneuse en présence de gendarmes et de certains membres de l’exécutif communal.

«Moi j’ai été sur place. La scène m’a rappelé l’épisode du film l’Opium et le bâton de Ahmed Rachedi où on montrait des colons en train de brûler les oliviers de pauvres villageois en guise de représailles pour le soutien qu’ils apportaient aux maquisards de l’ALN», dira un autre habitant.

Contacté, un élu à l’APC affirme, sans rougir, que «l’acte a été accompli pour permettre aux trois entreprises devant réaliser les 300 logements d’entamer les travaux ».

Selon lui, l’assiette de terrain où se trouvaient les oliviers est exploitée illicitement depuis plusieurs années par deux familles, dont l’une d’elle s’est opposée énergiquement à la réalisation du projet en question sur place. Mais la décision des autorités locales a surpris plus d’un.

«Au lieu de détruire les oliviers, on aurait dû exiger le payement des droits d’exploitation du terrain et chercher un autre endroit où implanter les logements», suggère un quadragénaire qui s’inquiète de l’avenir des générations futures à cause du rétrécissement de terres agricoles.

«Celui qui ne sait pas la valeur et la place qu’a l’olivier dans l’imaginaire collectif des populations locales, n’aurait jamais toléré de les couper à ras de terre», conclut-t-il.


Koubabi R.


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