Algérie - A la une

Café littéraire de Chlef



Café littéraire de Chlef
Abdelhamid Zekiri, le premier conférencier, est un invité venu de Biskra où il est responsable de la communication au cabinet du wali. Il est aussi passionné de littérature, d'histoire et d'archéologie. Sur la quatrième de couverture de l'ouvrage thème de la conférence, on peut lire : «Etudes primaires au Maroc, secondaires à Biskra et universitaires à Constantine. Psychologue de formation et journaliste de métier, il se passionne pour les arts plastiques et le sport. Il est correspondant permanent de plusieurs quotidiens et de la radio chaîne III. Chroniqueur et animateur de nombreuses émissions radiophoniques comme ''Kaouete el-achia , très suivie par la population. De nombreux essais, nouvelles et textes ont été essentiellement réservés à la ville de Biskra et aux personnalités culturelles et politiques des Zibans.»A la première phrase de l'auteur, on est vite fixé sur son intention, celle de délivrer de l'ostracisme un personnage-clé du 1er Novembre et dénoncer la dichotomie politique juste après l'indépendance.«A tous ceux à qui on a confisqué leur révolution...», assène-t-il dans sa dédicace. On est vite édifié sur son sentiment largement partagé par tous ceux qui se sont battus pour les idéaux de Novembre.Pour illustrer son propos, le conférencier va nous décrire le parcours militant de Mohamed Assami, dit Si Merouane, pour ses hauts faits d'armes. C'est le cas de le dire puisque ce héros a été celui qui le premier a acheté et fait pénétrer dans les Aurès une impressionnante quantité d'armes qui va servir au déclenchement de la plus célèbre révolution de l'humanité, mais à quel prix ' celui de ne céder ni aux enfumades, ni aux emmurades, ni à la répression atroce inhumaine des paras. Un peuple à l'unisson, stoà'que, insensible aux chants des sirènes (promotion Soustelle, Plan de Constantine) a fait serment de se sacrifier jusqu'à la victoire. Après avoir fait un bref rappel de la genèse de la prise de conscience indépendantiste générée par le syndicaliste Messali Hadj qui, le premier, a revendiqué franchement une prise de position frontale contre l'usurpateur.Le PPA-MTLD va rassembler tous ceux qui veulent en découdre avec un ennemi ingrat, amnésique à l'apport des conscrits algériens à la victoire contre la déferlante nazie, notamment à Monte Cassino. Les centralistes forcent la main au chef de ce parti qui concède une aile armée, l'OS, dirigée par Belouizdad, Aà't Ahmed, Djillali Belhadj (fameux Kobus). Le FLN va naître dans la douleur... Avant de rentrer dans le vif du sujet, M. Hamid Zekiri va se désoler de voir un homme de la trempe du Dr Saâdane occulté. Ce dernier, né à Taher tout comme Ferhat Abbas, a toujours vécu à Biskra. Il effectue un cursus de médecine à Toulouse, revient à Mandovi (Dréan) en 1926. Ensuite il est affecté aux Bureaux arabes où le déclic se produit. Il va épouser la cause nationale. Enfreignant la loi 1901, il va créer une association dont le logo est un drapeau jaune et noir avec au milieu un scorpion. Le message à l'endroit des colons a le mérite de la clarté. Il intègre une troupe théâtrale avec Bachtarzi et Larbi Ben M'hidi. Il rencontre aussi Mohamed Cherif Kheireddine. Revenant au héros de son ouvrage, il nous apprend que M. Assami est né en 1918 à Sidi Okba. Après 5 années d'études, il est contraint d'opter pour l'apprentissage du métier de tailleur.En 1937, en déménageant vers Skikda, bastion de la Révolution, il prend fait et cause pour le Mouvement national. En intégrant le PPA, il est chargé de missions importantes dont celle de l'organisation des manifestations du 8 Mai 1945 en compagnie de Larbi Ben M'hidi. Ces derniers sont arrêtés et torturés puis relâchés après 20 jours d'incarcération.La même année, il est chargé de prendre la présidence de la wilaya englobant les regions de Biskra et des Aurès coiffant des kasmas dont Foum Toub dirigée par le célèbre Mostefa Ben Boulaà'd.En 1948, il fait campagne pour Ahmed Bouda, candidat du MTLD, aux municipales. Le congrès de 1947 voit Mohamed Belouizdad prendre la direction de l'OS et avoir un contact avec Mohamed Assami qui va désigner Ben M'hidi responsable de Biskra et Ben Boulaà'd pour Batna.L'action qui restera attachée à son nom est l'introduction des armes achetées en Tunisie vers les Aurès grâce à la collaboration de Mohamed Boudiaf. Il a aussi acheté des machines à écrire de Belgique indispensables à la circulation des directives. Le conférencier, désabusé, terminera par ce commentaire : «Il y a 2 premiers novembre, celui après le 31 octobre, qu'on se rappelle, car jour férié, et l'autre, celui de 1954 qui ne reviendra plus et qui ne doit pas être fêté en tournant autour de méchouis, en file indienne, le couteau à la main, en faisant vœu que cela dure.» L'autre intervenant est M. Hasnaoui Djamel, directeur du Musée national du patrimoine immatériel. Il s'insurge de constater que les habitants de Chlef ne parlent que de l'époque coloniale alors que la région recèle des trésors de nécropoles et d'autre vestiges de la civilisation romaine. Il cite à ce propos la célèbre basilique Saint-Reparatus qui a été édifiée en 275 après- J.-C. et détruite par un violent tremblement de terre en 475.En 1894, des fouilles organisées par des archéologues français permirent de mettre à jour les ossements de l'évêque saint Reparatus et de très belles mosaà'ques qui se trouvent actuellement au Sacré Cœur d'Alger. On pense que c'est la plus ancienne église du monde chrétien authentiquement datée. Les mosaà'ques qui tapissaient le sol de la basilique Saint-Reparatus ont tapissé les murs de l'église Saint-Jeanne-d'Arc construite par les colons au début du XXe siècle.La ville, reconstruite en 1843 sur les ruines du fort romain Castellum Tingitanum, recèle des vestiges comme des nécropoles, des fours à briques, des cercueils en bois de cèdre, des moulins en pierre troncs coniques, des fûts de colonnes, des citernes, des lampes funéraires, des poteries, des médailles d'or, d'argent et de bronze et des tablettes de marbre représentant des autels. Ainsi M. Hasnaoui soutient que le sous-sol de la ville est un véritable musée. Chaque creusement en vue d'une construction met au jour des objets.'le directeur du musée de la cité Aroudj invite par ailleurs les habitants de Chlef, intéressés par l'histoire de la région, à venir voir les poteries et les pièces entreposées dans les salles de la structure qu'il dirige.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)