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Constantine - Fléau des asphyxies de vaches




Constantine - Fléau des asphyxies de vaches
La Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) a refusé, lors de la campagne de semences 2014/2015, une importante production d'agriculteurs, dont les parcelles de terres ensemencées ont été touchées par la mauvaise herbe appelée « brome », ont signalé, hier, des techniciens agricoles lors de la journée régionale, consacrée à ce fléau qui frappe les champs de céréales.Journée de sensibilisation organisée par la Chambre d'Agriculture de la wilaya de Constantine, dans la matinée du mardi, au Palais de la Culture ‘Malek Haddad'. «Sur 1.452 ha ensemencés, 936 ont été refusés par la CCLS», a affirmé Mme Belamri Lamia, inspectrice phytosanitaire de la wilaya de Constantine et cadre de la direction des Services agricoles (DSA). L'exposante disséquera, dans son intervention, centrée sur ce que les agriculteurs désigneront par l'appellation traditionnelle de ‘khanek el baker' (asphyxie du bétail) et que les techniciens en Agriculture appellent le brome, toutes les étapes de développement de cette herbe et ses conséquences sur le rendement des champs de blé.«C'est une mauvaise herbe qui pousse dans les champs ensemencés en accompagnant les grains de céréales tout en influant, négativement, sur la qualité du produit et sur le rendement du champ. Il est une cause principale de refus, par la coopérative, de la récolte infestée par cette herbe, une fois le brome présent dans la parcelle». Le problème, actuellement, ajoutera notre interlocutrice, est que «les parcelles qui sont infestées augmentent, manifestement, chaque année. Auparavant, on trouvait uniquement le brome dans la zone sud du pays, maintenant il apparaît, fréquemment, dans la zone nord, mais toutefois, avec un pourcentage réduit». C'est pourquoi, a-t-elle dit, «nous avons organisé cette journée spécialement destinée aux agriculteurs pour les sensibiliser sur le combat chimique, à engager contre la mauvaise herbe à travers les préparatifs et les précautions à prendre pour mener la prochaine campagne labours-semailles». Mme Belamri insistera pour dire que «la plante a une défense naturelle très difficile à prendre en défaut, et il faut agir contre elle à un stade précis de son développement. Passé ce stade, c'est trop tard pour que le produit pénètre dans ses points névralgiques pour rendre stériles sa semence dangereuse».M. Azzedine Alimi, expert international tunisien, spécialisé dans la lutte contre les mauvaises herbes et les champignons des céréales, interviendra, ensuite, dans une communication sur le thème : « le brome et les moyens de le combattre», pour compléter sa collègue, en précisant toutefois, que le brome existe partout, en Afrique du Nord, comme en Europe. «Il y a 13 espèces de brome, en Afrique du Nord, commence-t-il, dont 4 à 5 sont problématiques pour les céréales, en Algérie. Et la plus problématique est le ‘brome rigide'. L'inconvénient est que sur les feuilles du brome il y a des poils qui empêchent l'absorption des herbicides. Mangé par le bétail, les poils du brome s'accrochent à la gorge de l'animal et lui donnent une sensation d'asphyxie. D'où ce nom traditionnel ‘khanek el bakr'. Mais en général le brome ne tue pas, ou très rarement, a rassuré notre interlocuteur. C'est pour cela, a-t-il considéré, que lutter, seulement, avec des produits chimiques contre cette mauvaise herbe ne résout pas totalement le problème, il faut, recommande-t-il, avoir recours aussi aux méthodes culturales, comme par exemple le labour profond entre 25 et 30 cm durant l'automne, le faux-semis et retarder si possible la date de semis de blé, en augmentant la densité du semis par hectare. «En Algérie, malheureusement a-t-il indiqué, le brome est en train de gagner des supérficies, de plus en plus grandes. Et cela est visible à Constantine et Sétif, régions où les conditions sont un peu défavorables pour l'efficacité des herbicides».

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