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Cours d'assises: L'affaire de l'adolescente nue d'Arzew à la barre




? S. Djillali, 30 ans, a été condamné, mercredi, à une année de prison pour s'être rendu coupable d'attentat à la pudeur, avec violences, sur une mineure âgée de 17 ans. Le ministère public avait requis la peine de 7 ans de prison mais l'accusé a bénéficié des plus larges circonstances atténuantes, notamment grâce au témoignage à décharge de la mère de la victime.Tout commence à l'aube du jeudi 19 mai 2015 quand un chauffeur de taxi desservant la ligne Oran-Arzew découvre une jeune fille nue sur le bas-côté de la route menant vers la ville des hydrocarbures. L'homme avertit la gendarmerie nationale et la jeune fille, qui présente des marques de violences sur le corps, est emmenée à l'hôpital El Mohgoun où un le médecin ne constate pas de traces d'abus sexuels. Interrogée, A. Nadjia, née en 1999, raconte avoir été violée par un certain S.Dillali avec lequel elle entretient une relation depuis plusieurs semaines. Elle dit l'avoir rencontré dans une boîte de nuit, qu'ils se sont retrouvés plusieurs fois à divers endroits (appartements, garage au bord de mer...). «Mais cette fois, il était ivre et a exigé des relations sexuelles. Comme je refusais, il m'a déshabillée, brutalement et m'a battue. Alors, je me suis arrangée pour me rendre dans la salle de bains et je me suis échappée», racontera-t-elle à la gendarmerie. L'enquête déterminera que la jeune fille, qui paraissait avoir plus que 17 ans, avait l'habitude de se rendre dans les boîtes de nuit et était de m?urs très légères. Interpellé et interrogé, Djillali reconnaît avoir été en compagnie de la jeune fille, la nuit des faits et l'avoir battue : «Mais ce n'était pas pour avoir des relations sexuelles. Comme nous avions évoqué le mariage, je lui avais interdit de se rendre dans les établissements nocturnes. Cette nuit-là j'avais appris qu'elle les fréquentait toujours et, comme j'étais ivre, je l'ai frappée». Lors de son procès ce mercredi 13 décembre, l'accusé a tenu le même discours à la barre. Il affirme qu'il ignorait qu'elle était mineure et qu'il ne l'a jamais violée : «Je l'ai battue parce que j'étais saoul et parce qu'elle continuait de se rendre dans les boîtes de nuit malgré notre accord».
Appelée à la barre, la mère de Nadjia apportera un témoignage à décharge décisif : «Ma fille qui est aujourd'hui mariée et vit en France avait de très mauvaises habitudes. Elle vivait avec sa grand-mère à Aïn Tédelès et moi je résidais à Mostaganem- ville. Et lorsque sa grand-mère est décédée et qu'elle est venue vivre chez moi, j'ai constaté qu'elle avait de mauvaises fréquentations ; on m'a rapporté qu'elle fumait, buvait et fréquentait les boîtes de nuit», admet-elle en reconnaissant que l'accusé avait sollicité la main de sa fille. Dans son réquisitoire, le ministère public pour lequel le dossier prouvait la culpabilité de l'inculpé, requerra la peine de sept années de prison ferme.
L'avocate de la défense, elle, réclamera les plus larges circonstances atténuantes pour son client en se fondant sur le comportement de la plaignante qui «ne paraissait pas son âge et était de m?urs légères», le témoignage aussi édifiant qu'explicite de la mère et la bonne foi de Djillali : «Il aurait pu nier, il a préféré dire la vérité. Il a reconnu avoir frappé la victime parce qu'elle avait trahi sa confiance mais il ne l'a jamais violée et l'expertise médicale le prouve.» A l'issue des délibérations les trois magistrats et quatre jurés accorderont les circonstances atténuantes à S. Djillali et le condamneront à un an de prison. Ce qui lui permet de recouvrer sa liberté, lui, qui a passé un peu plus de 12 mois en détention préventive.
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