Culture du pistachier en Algérie

L'Algérie s'est engagée, pour la première fois, dans la production de pistache, après plusieurs années d'expérimentation menées par l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAF).Selon le directeur de l'ITAF, Mahmoud Mendil, invité mercredi de la radio Chaine 2 de la Radio Algérienne, l'Algérie a " de réelles possibilités de se lancer dans la culture de la pistache et d'orienter rapidement une partie de sa production à l'exportation ". M. Mendil cite, comme destination, " l'Europe qui est un marché de proximité et où la consommation de ce type de fruit est la plus élevée dans le monde ". Actuellement, la culture du pistachier occupe une superficie de 90 hectares (ha). Les plantations se trouvent, principalement, dans certaines wilayas, situées dans les zones steppiques, comme Naâma, El Bayedh, Laghouat, Djelfa et M'Sila. Mais, à l'horizon 2025, la superficie dédiée à cette nouvelle culture devrait atteindre, selon le programme tracé par le ministère de l'Agriculture, 50.000 ha pour une production de 100.000 quintaux (qx). Pour atteindre cet objectif, les services du ministère de l'Agriculture, l'ITAF en tête, mènent une campagne de sensibilisation en direction des agriculteurs, avec en prime une offre gratuite et symbolique de 100 plants de pistachier et un kilogramme de semence pour chaque agriculteur qui voudrait se lancer dans la production.La production mondiale de pistache est estimée à 450.000 tonnes par an. L'Iran et les états-Unis sont les deux principaux pays producteurs. L'Union européenne, la Chine et Hong Kong sont les importateurs majeurs.D'autre part, la pistache américaine pourrait bien être le snack, avec une production historique en 2016, les producteurs organisent une campagne de promotion sans précédent. " Mangez des pistaches, pas des chips ! " Wonderful Pistachios Company est en campagne pour faire progresser la consommation du fruit sec aux 'tats-Unis et au-delà. La pistache, dont le prix a chuté, pourrait même devenir le snack préféré des Américains pendant la soirée électorale.Le géant américain de la pistache doit impérativement développer son marché, il a sur les bras une récolte record cette année, près de 200 000 tonnes de pistaches, soit le triple de l'an passé. La Californie a bénéficié d'un climat moins sec et d'un hiver plus froid, enfin favorable aux pistachiers, après plusieurs années de sécheresse très dure. Les surfaces ont dans le même temps beaucoup progressé aux états-Unis. Une extension motivée par des prix élevés les années passées, les tarifs avaient progressé de 40 % en trois ans, du fait de la rareté du fruit sec aux états-Unis. Cette année, avec cette récolte record, c'est l'inverse : la pistache américaine a déjà perdu 10 à 20 % de sa valeur, selon la qualité. Une nuisance sévère pour la pistache iranienneL'abondance de pistache américaine nuit encore plus durement aux prix de sa concurrente, la pistache iranienne, dont la valeur a chuté de 35 %. Moins bien cotée, en raison d'une mauvaise réputation qui lui colle à la peau sur la présence de champignons, les aflatoxines, pourtant maîtrisée aujourd'hui, et de difficultés de commercialisation héritées des sanctions, la pistache iranienne est en plus très rare cette année, comme tous les deux ans, 60 000 tonnes seulement. Peu de pistaches et des prix bas, c'est la double peine pour les producteurs iraniens. Triple peine puisque la pistache iranienne pourrait perdre une grosse part de son principal débouché : la Chine. L'an dernier les deux tiers des importations chinoises de pistaches venaient d'Iran. Cette année, cette place sera ravie en Chine par la pistache américaine, qui déploie un marketing mondial pour s'imposer.