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Dans l'antichambre de l'Opep


Dans l'antichambre de l'Opep
Le suspense a duré de longues heures, les rumeurs circulaient, les journalistes étaient incapables de recouper l'information, ils attendaient tous avec impatience le déroulé de la conférence de presse.Tant que durait la conférence des membres des pays de l'Opep, la salle de rédaction entière, au niveau du Centre international des conférences qui a abrité les travaux du 15ème Forum international de l'énergie, était comme un immense amphithéâtre. Des journalistes, des observateurs bruissaient d'interminables discussions sur un probable échec de cette rencontre, un sentiment renforcé par le résultat de la réunion du ministre saoudien de l'Energie et son homologue qatari, mardi soir, qui n'ont pas abouti à un terrain d'entente sur une possibilité de réduction de leur production. Dans les couloirs, les bruits des murs sont tous en faveur d'un «échec recommencé» de la précédente réunion de l'Opep à Doha. La fameuse conférence de presse prévue initialement à 17h, a été reportée à 22h. Epuisés, las d'attendre la nouvelle, les journalistes se sont précipités dans la préparation de leur production journalistique en se basant sur un seul scénario, «la réussite de l'échec». Les heures passent, les gens filent et défilent dans les couloirs, jusqu'à présent aucune information officielle n'a été filtrée. On bouge, on grille une cigarette, et on se permet d'engager des discussions avec le voisin, façon de «tuer» le temps. Pour certains, c'est le moment opportun de tenter une analyse objective et prévoir les résultats de cette fameuse rencontre.Paroles d'experts«Les membres de l'Opep, ont des raisons de s'inquiéter; car si leur route paraît tracée, poursuivre sans relâche leur développement économique tout en veillant à préserver leur cohésion sociale et nationale», explique un spécialiste.«Aujourd'hui, plus que par le passé les membres de l'Opep, s'interrogent sur leur avenir. Ils sont dans l'obligation de repenser leur politique et de converger leurs points de vue, en oeuvrant pour la réduction de leur production afin de stabiliser le marché». Pour les autres, les déclarations du ministre de l'Energie iranien, sont «synonymes de l'échec de l'Opep de trouver un terrain d'entente en faveur de la position algérienne». Durant toute la soirée les analyses ne manquaient pas, tout le monde s'est mis dans le costume d'un expert, mais il fallait attendre la fameuse conférence pour obtenir l'information «exacte» de ce qui s'est réellement passé à l'intérieur de la salle de réunion de l'Opep. Le suspense a duré de longues heures, les rumeurs circulaient, les journalistes étaient incapables de recouper l'information, ils attendaient tous avec impatience le déroulé de la conférence de presse. En attendant, les rumeurs ont commencé à influencer les journalistes qui se précipitaient et couraient dans les couloirs dans l'espoir de décrocher une déclaration officielle, mais en vain. Les discussions qui animaient les couloirs, il y a quelques heures de cela, sont quasi inexistantes. Le stress a atteint son comble. La plupart étaient sur le point d'imploser tant la durée d'attente était longue. Le temps n'était pas en leur faveur, la majorité des rédactions attendait le produit des journalises pour le«bouclage», il fallait donc préparer à l'avance le scénario probable. La durée de la réunion laisse dire que les discussions entre les membres de l'organisation ont été très serrées, synonyme d'un «désaccord».Cependant, au moment même de ses discussions, vers les coups de 21h20, un «twitteur» du ministre de l'Energie saoudien de l'intérieur de la réunion, annonce la nouvelle qui a bouleversé toutes les cartes, à la grande surprise et incompréhension des journalistes et spécialistes présents sur les lieux. Après plus de six heures de débats, les participants ont convenu enfin à un accord de principe portant sur la réduction de leur production.Le «tweet» bouleversantLa nouvelle s'est vite propagée comme une traînée de poudre entre les présents, accompagnée des interrogations et des exclamations. Comment peuvent-ils arriver à un tel accord sans l'Iran et le Nigeria les Russes sont-ils en faveur d'un tel accord' Pour les journalistes, la tâche est devenue de plus en plus difficile, comment réagir, faut-il reprendre cette publication sur les réseaux sociaux sans la recouper' Que faire' Toute la question est là. Le suspense continue et nul ne sait quoi faire. Dans le couloir menant à la salle de conférences, les journalistes et les caméramans sont regroupés. Dès qu'un officiel est aperçu, tout le monde se jette sur lui dans l'espoir de confirmer la nouvelle, mais en vain. Il fallait donc attendre la conférence de presse qui tarde à commencer.Vers les coups de 22h le ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa, et le secrétaire général de l'Opep, traversent la foule, pénètrent à l'intérieur de la salle de conférences, prennent leurs places au podium en esquissant un sourire qui veut tout dire. Devant les micros, les deux ministres sereins annoncent une nouvelle inattendue, prenant tout le monde à contre-pied.Le ministre de l'Energie prend la parole devant l'assistance et annonce le résultat ce cette rencontre.«L'Organisation des pays exportateurs de pétrole est parvenue à un accord de principe sur la réduction de la production de 750.000 barils/jour», annonce devant la foule le secrétaire général de l'Opep. Une simple phrase qui remet les pendules à l'heure, les journalistes se précipitent vers la salle de rédaction pour rectifier leurs articles, en remplaçant «l'échec par la réussite». Une réunion informelle qui s'est transformée en réunion extraordinaire de l'Opep. Une annonce qui a changé de 360° le discours des journalistes présents, de «l'échec à la réussite», d'une «réunion informelle» à une «réunion extraordinaire», d'un «échec recommencé», à une «décision historique», enfin «c'est l'effet de la baraka d'Alger», ironise un confrère.


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