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Des femmes se lancent dans l'acquaponie saharienne à Ouargla



Cela doit faire 16 ans qu'on produit du poisson d'eau douce à Ouargla, de la crevette aussi, depuis trois ans.Seulement, ce poisson tant convoité ne quitte jamais les cérémonies de dégustation et son prix reste au-dessus des bourses qui voudraient bien en faire une source supplémentaire de protéine, s'il était plus abordable, bien qu'au Sahara c'est plutôt la viande de chameau qu'on préfère.
Ce poisson à la chair exquise ne va donc pas au marché, il est consommé in situ par les agriculteurs et leurs familles, offerts aux proches et amis ou? cédé entre 800 et 1400 DA le kilo, cru ou brillamment cuit, chez Moulay, quand sa boutique de traiteur existait encore. C'est alors qu'une centaine de femmes rurales de Hassi Ben Abdallah ont décidé de se prendre en main et s'investir dans ce créneau. Elles habitent pour la plupart Hassi Ben Abdallah et veulent gagner leur vie en produisant du poisson chez elles pour le faire découvrir via un restaurant dans une seconde étape.
Rencontrée en marge d'une formation sur l'acquaponie organisée le 8 février dernier à la station expérimentale d'aquaculture de Hassi Ben Abdallah, Souad Benhadjira, présidente de l'Association pour la promotion de femme et de la jeune fille, a plaidé pour l'encouragement des initiatives visant l'amélioration des conditions de vie de la femme rurale et son insertion professionnelle. Pour cette femme battante qui supervise une classe de 120 élèves en cours d'alphabétisation et autant dans un atelier de couture, «le cap est mis sur la production de poisson d'eau douce et la création d'une coopérative de transformation et restauration».
Elle a d'abord supervisé un concours du meilleur plat de poisson, une spécialité qui fait son entrée dans la cuisine saharienne avec une quinzaine de participantes, et a ensuite mobilisé toutes ses adhérentes pour participer aux ateliers de formation qui devraient déboucher sur le lancement d'une activité purement féminine à domicile, via l'acquaponie, un procédé innovant s'inspirant d'une expérience en vogue dans les pays asiatiques intégrant l'aquaculture et l'hydrophone, qui sont deux techniques de production de nourriture permettant de produire à la fois des légumes et des plantes condimentaires et du poisson, a déclaré Smail Habita, directeur de la chambre d'aquaculture initiatrice de la formation.
Le procédé est assez simple et très adaptable à petite échelle, nous explique Djeghoubi Afaf, agronome et vice-présidente de l'Association d'élevage apicole et aquacole de Ouargla : «Il s'agit d'exploiter une petite surface d'un jardin, une terrasse, une courette ou même un balcon pour mettre en place d'un bassin étagé où le cycle d'eau permet d'élever à la fois du poisson d'eau douce et d'arroser un jardin potager familial.» L'idée semble motiver ces femmes désormais initiées et accompagnées de techniciennes bénévoles. Le projet se veut complètement inédit dans ce village agricole qui compte déjà la première ferme aquacole du sud du pays, le premier complexe algéro-coréen de crevetticulture saharienne et le premier complexe oléicole d'huile d'olive «extra vierge Faucon du Sahara».
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