Algérie - A la une

Des jeunes veulent faire revivre une mémoire



Un groupe de jeunes de la commune de Takeslent, distante d'environ 70km de la ville de Batna, table sur la remise au goût du jour des anciens jeux populaires traditionnels pratiqués dans la région des Aurès, à l'occasion de grandes et heureuses circonstances. Ce groupe, qui active au sein des associations culturelles locales dont Idhourar Naith Soltane (montagnes d'Ouled Soltane), Idhourar Aâlane (hautes montagnes), Marakounda pour la culture et des arts de Takeslent et Thaziri (la lune) de Merouana, a initié récemment un festival local des jeux traditionnels. En dépit des moyens limités, ce festival, qui est à sa deuxième édition, commence à « gagner de la notoriété » notamment parmi les jeunes des Aurès qui ont eu à découvrir des distractions d'un autre genre, où se mêlent le patrimoine, la mémoire collective, la joie, la bonne humeur et la détente. Ces jeux que les ancêtres pratiquaient et appréciaient notamment lors de fêtes de mariage, des saisons moissons-battages ou de récolte, ont suscité une sorte de « nostalgie » même parmi les plus jeunes qui se disent « rassurés et épris » lorsqu'ils voient des vieux s'adonner au jeu de la Kharbga (un jeu populaire ressemblant au jeu d'échecs qui est pratiqué sur le sol à l'aide de petites pierres). L'idée d'organiser un festival local sur les jeux populaires qui font partie du patrimoine commun de la région, n'a pas été « fortuite », mais inspirée de l'image de ces vieux qui pratiquent avec passion le jeu de la Kharbga, ont témoigné Omar Benmahdi et Hamada Bensaci, représentants du comité d'organisation du festival des jeux traditionnels, organisé à l'occasion du mois du patrimoine (18 avril-18 mai). Cette idée, qui paraissait quelque peu « étrange », a été vite « adoptée » par les habitants de cette localité qui continuent jusqu'à aujourd'hui notamment à la saison du printemps, à s'adonner à des jeux anciens comme l'arc (Thakourt), un jeu traditionnel qui ressemble au hockey, ont-ils poursuivi. La « genèse » de ce festival remonte à mai 2014, lors d'une fête de mariage organisée dans la localité de Marakounda et où les jeux traditionnels avaient été les maîtres des lieux, a-t-on souligné, précisant que ce jour-là, les invités étaient remarquablement « éblouis » par la finesse de ces jeux perfectionnés dans la mechta d'Adhahri située entre les montagnes de Rafaâ, témoin vivant de plusieurs batailles de la guerre de Libération nationale. La relance de ces jeux « procréateurs » de joie aussi bien pour les grands que les tout-petits s'inscrit dans le cadre de la « préservation du patrimoine et de la mémoire collective, menacée aujourd'hui par l'oubli », soutient Bensaci.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)