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Des ministres qui vont directement au charbon


Des ministres qui vont directement au charbon
«Réduire les importations et surtout préserver le pouvoir d'achat du citoyen»Les titulaires de ces postes doivent faire preuve d'une grande capacité d'adaptation pour atteindre les défis qui leur ont été assignés, et cela passe d'abord par le grand test qu'est le Ramadhan!Pas le temps de s'échauffer pour certains nouveaux ministres! A peine installés, ils sont directement appelés au...front. Le premier qui va au charbon est incontestablement le ministre du Commerce Ahmed Saci. L'ex-wali de Tlemcen a hérité d'un secteur des plus sensibles à la veille du mois sacré du Ramdhan, qui est encore plus sensible. Pis encore, le ministère du Commerce n'a plus de vrai «chef» à sa tête depuis le décès de l'ex-titulaire du poste Bekhti Belaïb. C'est l'actuel Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui avait pris le relais, mais il ne pouvait être 100% efficace du fait qu'il était intérimaire et avait déjà en charge un secteur encore plus difficile, à savoir l'habitat. C'est d'ailleurs pour cela que Tebboune n'a pas tardé à installer Ahmed Saci dans ses nouvelles fonctions, dès le lendemain de l'annonce de la nouvelle équipe gouvernemental par la présidence de la République; qui coïncidait avec la veille du Ramadhan. Tebboune, qui a assuré lui-même cette passation de consignes a mis directement Saci devant ses responsabilités: «Réduire les importations et surtout préserver le pouvoir d'achat du citoyen.» Un défi des plus difficiles qui passe d'abord par le grand test qu'est le Ramadhan! C'est le cas également de son collègue au gouvernement et ex-collègue au niveau des collectivités locales, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche Abdelkader Bouazgui. Lui aussi est directement mis dans le bain où il devrait assurer la disponibilité des produits agricoles pendant que son ami Saci tentera de maintenir leurs prix à un niveau abordable. La tâche est encore des plus ardues pour Bouazgui qui se voit confier un secteur des plus prometteurs, mais qui doit se relever des quelques mois, mais ô! combien difficiles qu'a passés Abdsselam Chelgham à sa tête...Ces deux énarques devront donc travailler ensemble, comme au bon vieux temps, pour assurer la disponibilité des produits de large consommation en quantités suffisantes et à des prix abordables.Ce terrain glissant a toutefois été réaménagé par leur nouveau chef qui a mis en place, avec l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, un plan spécial Ramadhan qui consiste notamment en l'importation de 30.000 tonnes de viande afin qu'une large couche de la population puisse avoir accès à cet aliment de plus en plus inabordable pour des Algériens qui voient, avec la crise, leur pouvoir d'achat fondre comme neige au soleil.Tebboune pour déminer le terrainLes classes les plus démunies sont les premières touchées par cette crise et la frénésie du Ramadhan n'est pas là pour arranger les choses! Ce qui fait que la nouvelle ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine Ghania Eddalia n'a elle non plus pas eu le temps de s'accommoder avec ses nouvelles fonctions. L'ex-ministre chargée des Relations avec le Parlement doit très rapidement trouver des solutions pour aider les plus démunis à passer le Ramadhan bien au chaud, avant de se pencher sur des dossiers lourds de son secteur, qui dans les prochaines années sera de plus en plus sollicité. Des solutions qui devront bien évidemment être loin de l'idée de «génie» de son prédécesseur qui lui avait valu une «notoriété» mondiale...Mounia Meslem, connue plus pour sa tchatche que pour son efficacité, avait en fin d'année dernière appelé les femmes-cadres à céder leurs salaires au Trésor «car leurs maris pourvoient à leurs besoins». Cette déclaration de l'ex -secrétaire générale de l'association féministe Rachda avait provoqué un tollé au niveau national, mais aussi international où la presse mondiale, des Français jusqu'aux Australiens en passant par les Espagnols et les Mexicains, s'était emparée de l'affaire. Ghania Eddalia qui a été en contact direct avec la population lors des dernières élections législatives qu'elle a menées avec brio dans la wilaya de Blida devra ainsi mettre cette riche expérience à profit.Le dernier ministre qui a du pain sur la planche et qui s'est de suite mis au travail c'est incontestablement Youcef Chorfa. Cet ex-wali que Tebboune a choisi lui-même pour lui succéder devra mener à bon port la politique du logement chère au président de la République Abdelaziz Bouteflika. Il devra achever dans les temps les programmes de logements, notamment Aadl et LPP, dont certains devraient être distribués durant ce mois sacré.Des énarques pour agir comme de vrais «managers»Youcef Chorfa semble taillé pour réussir ce défi. Il a déjà fait ses preuves avec un passage remarquable à Annaba, qui est certainement pour beaucoup dans sa nomination à la tête de l'habitat. Il faut dans ce sens rappeler que Annaba a été parmi les premières wilayas distribuant les logements Aadl 2001-2002, un quota de 500 logements à la cité Kalitoussa en mars 2016. En plus de l'Aadl l'ex-wali de Annaba depuis son arrivée a pu livrer plus de 3000 logements RHP, plus de 5000 logements sociaux à Berrahal et d'autres communes à l'instar de la commune de Oued Aneb. De plus, Chorfa pourra compter dans sa périlleuse mission sur le nouveau Premier ministre, puisqu'ils ont déjà débloqué un «frein» de l'achèvement de ces programmes, à savoir le blocage par le Crédit populaire national (CPA) des finances destinées au logement. Le lendemain de leur nomination, le CPA a versé 12 milliards de dinars à la Caisse nationale du logement CNL, destinés au paiement des créances dans le secteur du bâtiment. Cette réaction a été suivie par une autre en un laps de temps record, ce qui permet pour l'instant aux entreprises de réalisation dans le domaine de l'habitat et des travaux publics de respirer un petit peu. Ces ministres technocrates dans leur ensemble, mis à part Eddalia, doivent donc faire preuve d'une grande capacité d'adaptation. Il se doivent d'agir comme de vrais «managers» qui auront la mission de privilégier une approche très pragmatique centrée sur l'économie et la rentabilité de l'action de l'Etat. Ils auront à diriger des équipes pluridisciplinaires avec comme seul objectif le profit et la création de richesse. Cela commence déjà par le test...Ramadhan!


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