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Des projets prisonniers des tiroirs



Des projets prisonniers des tiroirs
Faute d'assiettes foncières dans la daïra montagneuse de Djaâfra, au nord de Bordj Bou Arréridj, plusieurs projets de développement, susceptibles de désenclaver la région en absorbant un tant soit peu le chômage sont restés prisonniers des tiroirs, ou simplement transférés vers le chef-lieu de wilaya.A la grande affliction des jeunes parmi les demandeurs d'emploi, qui, pour bon nombre d'entre eux, galèrent en vivant au crochet de leurs parents, ou, dans les meilleurs des cas, enchaînent les petits jobs pour avoir un maigre pactole, en attendant un emploi stable et relativement bien rémunéré. «Effectivement, nous avons plusieurs projets à implanter dans les quatre communes de la daïra, mais avec la croissance démographique, le foncier devient de plus en plus rare. A juste titre, une station-service est impérativement indispensable du fait que les usagers de la route doivent se rendre presque à Medjana, sur 50 km, ou sur Akbou, sur la même distance, pour faire le plein de carburant.Cela dit, nous nous attelons à la récupération de quelques terres en vue d'y implanter nos projets en sollicitant les Domaines et les services forestiers. Chose qui n'est pas simple, puisque les décisions sont prises au niveau central. Et dès que la question du foncier sera réglée, les investisseurs pourraient se bousculer au portillon», nous dit le chef de daïra de Djaâfra. Une région perchée à 1 200 mètres d'altitude, qui dispose d'un immense atout touristique, pourtant peu sinon pas du tout optimisé. Un cadre verdoyant avec de riches faune et flore et un panorama offrant au visiteur des vues imprenables, à cheval entre la région des Bibans et la vallée de la Soummam. Il y a une dizaine d'années, un ministre avait promis de faire ériger un complexe sportif de haut niveau qui s'étalera sur 10 hectares. Utopique! Du coup, le projet a définitivement été enterré. Ou encore, la station thermale d'Ath Halla, gérée archaïquement, alors qu'elle pourrait être une destination attractive de premier plan.Un peu plus loin, vers la commune de Colla, une région non moins escarpée et accidentée que le chef-lieu de daïra, où plusieurs projets ont été «réduits», ou carrément suspendus à cause du problème de foncier qui se pose avec acuité. «Nous avons dû faire de la gymnastique pour trouver un bout de terrain pour l'implantation d'un CSP (Complexe sportif de proximité), et en fin de compte les jeunes l'ont complètement déserté. Ils veulent un terrain de football. Et difficilement nous sommes tombés sur un terrain vague près de Tighramt, mais juste pour construire un matéco, en attendant la finalisation du projet», nous confie le maire de Colla.Au volet de la rareté du foncier, s'ajoute la sécheresse qui sévit, où plusieurs puits et forages ont vu leur débit faiblir. «Mais avec le transfert des eaux du barrage de Tichihaf (Béjaia), le problème d'AEP ne se posera plus pour les 8 communes du nord», soutient le chef de daïra. Certes, des établissements scolaires, des routes, des infrastructures de santé, des raccordements au gaz, à l'électricité et à l'eau potable ont été réalisés, mais le spectre du chômage plane toujours. Pour y remédier, il serait judicieux de transformer les dizaines d'hectares de forêts dévastés par les incendies en assiettes foncières propices à l'implantation de projets de développement.
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