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Désignation d'un envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental : Nouvelles attaques de Rabat contre Alger


On ne rate jamais l'occasion chez nos voisins du royaume chérifien d'accabler le régime algérien. C'est même devenu une habitude chez eux que d'insulter l'Algérie, de porter atteinte à l'emblème national en assaillant le consulat à Casablanca au mois de novembre dernier et tenter sporadiquement de rompre des relations diplomatiques pas au beau fixe depuis les années 70. La dernière attaque virulente est attribuée au ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, qui a tiré à boulets rouges sur l'Algérie et qui s'est montré peu respectueux des us diplomatiques ou de voisinage en qualifiant son attitude de « minable » sur le dossier du Sahara occidental dans le sillage de la récente désignation d'un envoyé spécial de l'Union africaine (UA), en l'occurrence l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, pour ce territoire. Bien évidemment, comme toute initiative diplomatique déployée dans le cadre du dossier du Sahara occidental, le Maroc voit la main de l'Algérie derrière. Pour le Maroc, c'est le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui est l'instigateur de l'initiative de l'UA, avec le soutien d'autres pays membres de l'Union africaine, particulièrement l'Afrique du Sud et le Nigeria. « L'Algérie utilise tous les moyens financiers et logistiques pour contrecarrer les efforts du Maroc visant à trouver une résolution à cette question », a déclaré M. Mezouar lors d'une audition publique devant une commission parlementaire. « La dernière chose a été la désignation de cet envoyé spécial de l'Union africaine. (...) Quand on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts, nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables », a-t-il enchaîné, en reprenant la vielle rengaine qui n'a cessé de se répéter dans les bouches des officiels marocains, « notre conflit aujourd'hui n'est pas avec le Polisario mais avec l'Algérie ». L'Algérie est régulièrement accusée de manÅ“uvrer pour empêcher la résolution de la crise comme le veut « le plan marocain d'autonomie ». Pourtant, l'histoire retiendra que c'est avec le Polisario que les Marocains ont engagé, en 2010, des discussions à New York, aussi informelles soient-elles, sous les auspices des Nations unies pour essayer de trouver une solution au problème qui les concerne. L'Algérie ne s'est jamais cachée lorsqu'il s'agissait de se positionner par rapport à ce vieux conflit, ou d'autres similaires mettant en relief le droit des peuples de disposer de leur avenir, soutenant ouvertement le front Polisario et son objectif ou sa revendication essentielle d'aller vers un référendum d'autodétermination. Tout cela est accompagné, de toute évidence, par une bataille diplomatique de longue haleine, où tous les coups sont permis. Et, lorsque la Maroc monte sur ses grands chevaux et se met à insulter l'Algérie, on est presque sûr que la réaction explique un échec cuisant sur l'échiquier international. Le Maroc, qui s'est retiré de l'UA (ndlr, alors OUA) en 1984 pour protester contre la reconnaissance par l'instance panafricaine de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l'a pas réintégrée depuis, a vivement protesté le 1er juillet dernier contre la nomination par l'UA d'un «envoyé spécial» pour le Sahara occidental. Vraisemblablement, les efforts de médiation de l'envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross, sont dans l'impasse.




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