Algérie - Revue de Presse

Drame d?El Khroub (Constantine)




Le staff médical entendu par le procureur Le procureur de la République près le tribunal de Ziadia, à Constantine, a entendu, hier, le staff médical de la maternité Sidi Mabrouk au sujet du décès, le 5 novembre 2005, d?une femme après un accouchement. En l?absence du directeur de l?établissement, le représentant de la justice a interrogé douze membres du staff, parmi eux le médecin chef, une maître assistante et deux médecins gynécologues, en plus du personnel paramédical. L?audition a duré plusieurs heures et confirmé, semble-t-il, les contradictions qui sont apparues dans les déclarations des uns et des autres concernant la cause du décès. La défunte, Sofia Krache âgée de 29 ans, avait accouché dans des conditions normales avant que son état ne se complique durant la même nuit. Son décès, annoncé le lendemain et ébruité par la presse, avait provoqué l?émoi au sein de la population et attiré la foudre sur cet établissement public, discrédité déjà par une série de scandales liés à la gestion et aux pratiques médicales. La clinique avait été accusée, alors, de négligence grave avant que la direction ne réagisse en soulignant la prise en charge correcte de Sofia, morte, selon le directeur, des suites d?une embolie amniotique. Les sages-femmes avaient déclaré, pour leur part, que l?administration d?une dizaine de doses de Synthocinon serait plutôt à l?origine du décès. Cette contradiction n?a pas manqué d?attirer l?attention de la famille de la victime qui va aussitôt déposer une plainte auprès de la police et exiger une autopsie. Le magistrat chargé du dossier a renvoyé, hier, les concernés, en attendant le complément d?enquête qui devra inclure le rapport d?autopsie. La mère de la défunte est passée à l?action à sa manière en s?entourant d?un groupe d?associations qui ont rédigé et envoyé aux responsables de l?Etat un communiqué dans lequel elles demandent une enquête sérieuse sur les véritables causes de ce drame, la détermination des responsabilités et la punition des fautifs dans cet établissement qui a connu, selon la mère, une vingtaine de décès durant les deux mois écoulés. Sur sa lancée, la mère prévoit la création d?une association nationale baptisée déjà « SOS hôpitaux » pour la défense des droits des malades victimes d?erreurs médicales. En l?absence d?un conseil de déontologie médicale, les citoyens ont le droit et doivent s?organiser comme ils peuvent.

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