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Du béton à la place de la forêt


Du béton à la place de la forêt
Des dizaines de constructions promotionnelles, dites haut standing, ont remplacé des milliers d'arbresDes dizaines de promotions immobilières prennent chaque jour forme sur le relief montagneux de Séraïdi, détruisant l'un des plus importants réservoirs naturels de la wilaya d'Annaba.Déjà délicat et complexe, le maintien de l'équilibre fragile entre la faune, la flore et l'humain, pour qu'intervienne la destruction volontaire par l'homme, tentant de satisfaire ses caprices éphémères. Une image incarnant des promoteurs de la wilaya d'Annaba, qui sont prêts à tout, allant jusqu'à raser des centaines, voire des milliers d'hectares de couvert végétal, composant une biodiversité unique au monde, juste pour implanter des cages en béton, dénudées de toute harmonie urbanistique encore moins architecturale. Comme c'est le cas pour la faune de la station balnéaire de Séraïdi, où, des dizaines de constructions promotionnelles, dites haut standing, ont remplacé des milliers d'arbres et autres végétations, composant la biodiversité de la faune sauvage de cette région. Ces actes criminels contre la nature ont eu un double impact tant sur Dame nature que sur les habitants de cette ville, pour qui Séraïdi est le poumon vital. Depuis que le grignotage des monts de l'ex-Bugeaud (Séraïdi) a commencé, la ville d'Annaba manque de 60% d'air pur, occasionnant 85% d'augmentation, en haute saison, du taux d'humidité, résultant du changement climatique et de la pollution industrielle. Situation alarmante à plus d'un titre, quand on sait que ces actions ravageuses de l'écosystème sont orchestrées par des indus mercantilistes, aidés par des gouverneurs d'une wilaya, orpheline de bonnes décisions. Au moment où le monde célèbre la Journée mondiale de l'arbre, chez nous on le détruit pour le remplacer par du béton! Depuis Aïn Achir et jusqu'à l'amorce de la route de Séraïdi, en passant par les bas monts de Oued Forcha, la poussée du béton renseigne sur l'hypocrisie des uns et des autres, quant à la politique de sensibilisation, sur l'importance de l'arbre. Des actions de reboisement impliquant depuis quelques jours des institutions de l'Etat, mais surtout des acteurs en charge de sa protection, la direction de la Conservation des forêts et l'Association nationale de la protection de l'environnement et lutte contre la pollution (Anpep). Cette dernière qui, selon son programme, oeuvre pour freiner la désertification. Y a-t-il un volet dans son programme, contre l'abattage organisé des arbres dans cette zone de la ville d'Annaba' se demande-t-on. Une question qui s'impose d'elle-même en l'absence d'une quelconque réaction de l'Anpep, encore moins de la part de la direction de la Conservation des forêts de la wilaya d'Annaba. Constatant ces extensions de constructions au détriment de la flore, ces acteurs et bien d'autres n'ont manifesté aucune réaction de dénonciation! Selon certaines sources au sein d'administrations publiques de la wilaya d'Annaba, des étendues vertes ont été transformées en assiettes foncières par voie d'influence et finance. Des noms de poids lourds, au profit desquels des interventions ont obligé des institutions de la wilaya d'Annaba, à leur faciliter l'acquisition de terrains. Mieux encore, une source sous le sceau de l'anonymat nous révèle que «quelques promotions immobilières se sont vu refuser des terrains au sein de zones forestières et autres endroits, par le défunt Mohamed Mounib Sandid, ex-wali d'Annaba. Un refus justifié par l'inappropriation à la construction», mais, juste après le décès de Mohamed Mounib Sandid, et pendant la période où Annaba était restée sans wali pendant trois mois beaucoup de choses se sont passées...», devait révéler notre source. Sans trop donner de détails, l'homme a laissé entendre que des documents antidatés auraient servi pour les acquisitions de terrains pour certains..., avec la connivence de... Des acteurs versés dans le secteur promotionnel s'attellent à achever leurs projets dans des délais draconiens par crainte de... Des noms au bout des lèvres de notre interlocuteur qui, craignant pour sa vie, a préféré ne pas aller plus loin dans ses déclarations. Se contentant tout juste de nous demander d'orienter nos investigations vers les institutions concernées. Dans tous les cas de figure, ces pratiques et bien d'autres ne sont pas étonnantes, du moment que le pouvoir et l'argent sont les moyens de décisions à Annaba. L'impératif aujourd'hui, est de freiner le massacre des forêts de Séraïdi, en stoppant l'extension urbanistique et l'étendue du béton, au risque de faire disparaître cette station balnéaire. Une interpellation en direction des pouvoirs locaux de la wilaya d'Annaba, qui, n'ignorent pas que la nouvelle ville de Draâ Eriche, a été implantée dans une zone où la disponibilité des assiettes foncières, n'attend qu'à être exploitée. Ou bien faut-il penser que les 50.000 âmes qui vont habiter ce nouveau site sont des Algériens de second rang' Ou est-ce pour permettre à certains, se considérant algériens de 1ère classe d'occuper cet espace vital d'Annaba'! En attendant que les gouverneurs de cette wilaya réagissent, le SOS de la flore de Séraïdi continue d'interpeller les non-entendeurs, pendant que le béton continue sa poussée sur les hauteurs, détruisant sur son passage le plus important réservoir naturel de la ville des Jujubes.


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