Algérie - Parc et sites naturels, zone humides

EL KALA (EL TARF) - Le Parc national menacé par une sablière




Selon des sources concordantes, les services de la conservation des forêts ainsi que les responsables du parc national d’El Kala (PNEK) ont dû solliciter, en fin de semaine, les services de sécurité, en l’occurrence la Gendarmerie nationale pour procéder à l’arrêt immédiat de l’entame de l’exploitation d’une carrière de sable, à ciel ouvert, mitoyenne avec la plage paradisiaque «La Messida», sise dans la commune de Souarrekh.

«Une demande qui a reçu une fin de non-recevoir de ce corps de sécurité, du fait que le gérant jouit d’une autorisation en bonne et due forme délivrée par le ministère de l’Energie et des Mines. Pour rappel, la première autorisation que détient l’exploitant date de 2006 et compte tenu du contexte d’alors où l’ex-wali a été limogé et incarcéré pour plusieurs affaires scabreuses, les autorités ont dû mettre ce projet sous le boisseau. En 2017, le détenteur renouvelle son autorisation pour une durée de cinq années et revient à la charge pour entamer l’exploitation de la carrière, et ce, sans informer, outre mesure, les autorités locales», ont ajouté nos mêmes interlocuteurs.

Cependant, selon les mêmes sources, «les griefs formulés par la conservation des forêts et le PNEK ont trait, particulièrement et essentiellement, à l’inexistence des volumes (en mètre cube) des quantités de sable à extraire, et ce, par rapport aux quantités, en surabondance, du sable emmagasiné au niveau du site. Aussi, offrir au détenteur une durée de cinq années, sans préciser les quantités, c’est ouvrir la porte à une exploitation effrénée et exponentielle du site. Ce qui constitue une aberration de taille dans une plage faisant partie du domaine forestier protégé par des lois très strictes en la matière et également, une agression contre le PNEK et sa biodiversité très fragile».

Dans ce sens, l’information sur l’ouverture de ladite sablière qui s’est propagée telle une traînée de poudre, à travers la wilaya, a créé une véritable levée de boucliers des associations écologistes et de protection de l’environnement locales.

Les autorités sont dos au mur afin d’arrêter cette autre saignée des richesses de la wilaya et cette agression caractérisée sur l’un des plus beaux sites naturels du pays, protégé de surcroît par des conventions internationales, dont celle de Ramsar.


Daoud Allam




El-Tarf: La sablière bientôt opérationnelle - L'exploitation d'une sablière dans la commune d'Oum Théboul est imminente selon le maire de cette commune. Ce dernier nous a déclaré qu'une réunion va avoir lieu très prochainement avec le wali pour discuter des modalités et mécanismes d'exploitation de cette sablière avec tous les concernés. Pour rappel, cette sablière a été adjugée au terme d'une enchère par le ministère des Mines il y a une dizaine d'années à une SARL établie dans la wilaya de Skikda qui a été empêchée d'exploiter cette sablière située dans le Parc national d'El Kala, site protégé par la convention Ramsar et en vertu d'une loi qui stipule qu'il est strictement interdit de toucher à quoi que ce soit dans cette zone humide, hautement sensible de par sa biodiversité et ses atouts naturels. Mais le bénéficiaire de cette concession de plusieurs hectares pour une durée de 15 ans a engagé par la suite une longue bataille judiciaire et a fini par obtenir gain de cause auprès de la Cour suprême de l'Etat rendant caduque toute velléité de l'en empêcher de vendre du sable de construction. En somme, l'exploitation de cette sablière, outre les dividendes pour la commune d'Oum Théboul, aura un impact positif sur les différents programmes de développement de la région. Quant aux entreprises, qu'elles soient d'El Tarf, Annaba, Guelma, Skikda, sans oublier les particuliers, ils seront certainement contents et soulagés du fait des surcoûts, le temps et la distance concernant le sable de piètre qualité ramené jusque-là de la wilaya de Tébessa. Enfin, deux autres sites pour l'exploitation du sable de construction, l'un à Aïn Khiar et l'autre à Berrihane, pourraient aussi faire l'objet d'une adjudication. (par A.Ouelaa/Le Quotidien d'Oran du samedi 14 octobre 2017
Karaali Abdelouahab - Constantine, Algérie

14/10/2017 - 359065

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