Algérie - Patrimoine Culturel

El-melhoune, un patrimoine à préserver


Selon les spécialistes de ce genre, «le manque d'intérêt affiché envers la poésie populaire a conduit à la perte de plusieurs œuvres anciennes».

La poésie bédouine ou melhoune, qui constitue un véritable patrimoine culturel à Naâma eu égard à ses spécificités, nécessite de plus en plus de recherches et d'études académiques dans le souci d'assurer sa pérennité, affirment des spécialistes de ce domaine littéraire.
En effet, souligne-t-on, l'archivage et le classement des œuvres s'avèrent impérieux avec la disparition des grands maîtres de la poésie bédouine au niveau local.
Les initiatives louables de certains jeunes poètes et amateurs de melhoune ont toutefois permis l'élaboration de recueils parmi lesquels figurent ceux relatant les exploits de Cheikh Bouamama et de la tribu des Ouled Sidi Cheikh, qui impulsèrent le soulèvement des tribus de la région contre l'occupation française.
Ces poèmes, jalousement conservés de génération en génération, sont considérés comme étant un précieux patrimoine local.
Selon ces spécialistes de ce genre d'écrits et des intellectuels, «le manque d'intérêt affiché envers la poésie populaire a conduit à la perte de plusieurs œuvres anciennes».
Ces pertes ont amené la direction de la culture à œuvrer pour la réhabilitation de ce patrimoine en le mettant à la disposition des chercheurs et des étudiants.
Il est préconisé, dans ce contexte, la création d'un musée et de banques d'archives à Ksar Moghrar, où a été construite la zaouia El-Bouchikhiya El-Imania qui compte dans sa bibliothèque des manuscrits datant du XVIe siècle. C'est aussi le cas pour ksar Tiout, où les chouyoukh, regroupés au sein de Djamaât Aghram Akdim, disposent de documents et manuscrits contenant de précieux éléments sur le mode de vie des anciennes populations des ksour, des transactions commerciales, des conventions et correspondances de guerre, des poésies révolutionnaires et des écrits en tamazight. La wilaya de Naâma compte aussi de nombreux jeunes poètes du genre bédouin à l'instar de Arbaoui El-Medjdoub, Moussaoui Miloud, Belghour Laghrissi, Ben Hemia Mohamed, lesquels animent et accompagnent avec une grande ferveur les fêtes populaires, dont les waâdate de Sidi Ahmed El-Medjdoub, Ouled Sidi Ettadj et le rakb (cortège) des Ouled Sidi Cheikh avec leur production poétique de melhoune.




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