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Emeutes à El Esnam
Déterminés, les jeunes ont fermé la RN5Sitôt alertés, des jeunes de la commune sont allés assiéger le siège de la police.La ville chef-lieu de la commune d'El Esnam, une dizaine de kilomètres à l'est de Bouira vit un climat de tension depuis vendredi soir. A l'origine et selon des sources locales, les événements remontent à samedi dernier quand un groupe de jeunes est venu manifester devant le siège de la Sûreté nationale accusant les policiers d'avoir maltraité l'un des leurs, un jeune homme, mécanicien de son état qui a été arrêté et brusqué par des policiers en civil avant d'être conduit au commissariat.Sitôt alertés, des jeunes de la commune sont allés assiéger le poste de police. Du côté des forces de l'ordre, la version est tout autre, puisqu'il serait question d'un policier agressé par un jeune en état d'ébriété. Cette annonce ne sera pas du goût des jeunes de la localité qui qualifient cet argumentaire «d'une énième provocation». Samedi dernier, ils étaient décidés à en découdre avec les forces de l'ordre venues en nombre pour sécuriser le siège.L'intervention du maire de la localité a permis d'éviter le pire. Mais les jeunes, déterminés, ont fermé la RN5 en l'encombrant de pneus et de troncs d'arbres. Un échange de jets de pierres d'un côté et des bombes lacrymogènes de l'autre a été vécu toute la matinée quand les unités antiémeute ont tenté d'ouvrir la RN5 à la circulation, donnant à la ville un aspect semblable à celui de ces années où les aârouchs avaient paralysé la région. «Nous exigeons une commission d'enquête dans le but de traduire les auteurs de cette agression devant la justice», déclaraient les manifestants. Toute la journée, les émeutiers se relayaient pour affronter les forces antiémeute. Ce n'est qu'aux alentours de 23h que les affrontements ont cessé. Les bilans font état de la blessure de sept émeutiers, d'un policier et de l'arrestation d'une vingtaine de personnes parmi les manifestants. Fait anodin mais très significatif: au coeur de la bataille, les gendarmes sont intervenus entre les deux belligérants pour calmer les ardeurs des émeutiers. Hier encore et dans un climat tendu, les policiers continuaient à arrêter des jeunes accusés d'avoir participé au saccage de la ville.


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