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Entre démobilisation et hantise de l'abstention



Entre démobilisation et hantise de l'abstention
À deux semaines du début officiel de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain, l'événement n'emballe pas grand monde à Bouira. Si la population rejette cette élection, les partis politiques, qui y participent, font, pour ainsi dire, semblant d'y croire. D'ailleurs, et comparativement aux dernières législatives de 2012, le nombre de listes dans les starting-blocks est en chute libre. Seulement 17 partis politiques sont en lice, contre 51 listes (39 partis et 12 indépendants) en 2012. Ce qui démontre pour les observateurs de la scène politique locale que même les formations politiques ne se font pas trop d'illusions quant à la finalité de ce scrutin. Cependant, et en dépit de la démobilisation et morosité ambiante, les ténors de la politique nationale, à l'image du FLN et du RND, se disent confiants et assument pleinement leur statut de "poids lourds". Omar Abed du FLN à Bouira et tête de liste dans la même circonscription a tenu un discours plutôt rassurant lors d'une récente assemblée générale des cadres du parti dans cette wilaya. "Nous allons faire campagne en toute sérénité. Le FLN, qu'on le veuille ou non, a une base populaire très importante qui croit en les valeurs qu'incarne notre parti, à savoir la justice sociale, l'équité et la représentativité du peuple", a-t-il lancé à l'assistance. Quant au RND, Mohammed Bouha, tête de liste de ce parti, a, lors d'une réunion interne avec ses colistiers, mis l'accent sur les orientations d'Ahmed Ouyahia, consistant à hisser le parti au rang de première force politique du pays. Ouyahia mise gros sur cette élection et il compte rafler le maximum de sièges dans la composante du futur hémicycle, car de la majorité sera désigné le nouveau chef du gouvernement, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution. Pour leur part, les partis d'opposition, à savoir le FFS et le RCD, comptent sur ce scrutin pour se relancer sur la scène politique nationale. Pour les autres, notamment le PJ, le MPA, le PT, TAJ, etc., ils doivent se contenter de faire de la figuration, car leur base électorale ne pèse pas lourd face aux mastodontes du FLN et du RND. En outre, et une fois n'est pas coutume, les partis du pouvoir et ceux de l'opposition sont d'accord sur un point, et non des moindres : la participation. En effet, les deux camps "rivaux" appellent à un vote massif. Dans les faits, le seul défi et enjeu majeur de ces formations politiques, tout comme les pouvoirs publics, est de convaincre les citoyens d'aller exprimer leurs voix aux urnes. Une tâche des plus ardues, car le fossé entre la classe politique, l'Etat et les citoyens n'a jamais été aussi profond. À défaut d'un véritable programme ou de propositions concrètes, les pouvoirs publics, tout comme les partis politiques, sont réduits à prier le ciel pour que les citoyens daignent leur offrir leurs voix, sans réelle conviction.RAMDANE B.



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