Algérie - Ecologie

Fayçal Loudjani . Spécialiste en écologie et environnement «L’accroissement des pigeons se répercute sur l’homme»


Fayçal Loudjani . Spécialiste en écologie et environnement «L’accroissement des pigeons se répercute sur l’homme»




Diplômé de l’université de la Sorbonne et de celle d’Annaba, Fayçal Loudjani reste une référence sûre en matière d’écologie. Ingénieur d’Etat en écologie et en environnement, en plus d’un DEA en climatologie et d’un magistère en toxicologie de l’environnement, il gère également un bureau d’études «Général Environnement». Auteur du «Guide des techniciens communaux pour la gestion des déchets ménagers et assimilés», il a à son actif plus de 1.100 audits et études d’impact sur l’environnement et autres dossiers environnementaux. Il accepte, ici, de répondre à nos questions.

- L’accroissement de pigeons dans un milieu donné, influe–t-il négativement sur d’autres espèces?

En écologie, la dynamique des populations est marquée par deux phénomènes: L’effet de groupe et l’effet de masse. L’effet de groupe se traduit par une croissance rapide de la population. Le groupe facilitant la recherche de nourriture et la lutte contre les prédateurs. L’effet de masse est observé quand la surpopulation impose une compétition entre individus d’une même population avec des conséquences néfastes pour les individus (baisse du taux de fécondité, diminution de la natalité, l’augmentation de la mortalité, stress, compétition …etc.). L’effet de masse favoriserait alors une régression de la population jusqu’à un niveau optimum.

Pour le cas du pigeon en milieu urbain, cette loi de la nature pourrait être faussée, étant donné l’immensité du cadre de vie, l’absence de prédation naturelle et surtout l’abondance et la diversité des sources de nourriture qui tendent à pérenniser l’effet de groupe.

A défaut de régulateur, l’accroissement des populations de pigeons,se répercute en premier lieu sur l’homme en induisant des nuisances hygiéniques (donc sanitaires), et économiques puisque les fientes de pigeons (acides) dégradent les façades des bâtiments, édifices et monuments historiques. Les pigeons constituent un réservoir de micro-organismes potentiellement pathogènes pour l’homme et présentent donc un risque sanitaire à prendre en considération.

Leurs excréments sont porteurs de germes de différentes maladies potentiellement transmissibles à l’homme par inhalation et contact (Ornithose, cryptococcose, maladie de Newcastle, asthme allergique).

- La lutte contre cette prolifération, peut-elle être interprétée comme un acte anti écologique ou serait-elle plutôt un mal inévitable?

En France, nourrir les pigeons en ville est un acte illégal, passible d’amende. En Europe, il existe des pigeonniers contraceptifs que les communes installent et gèrent afin de limiter la prolifération des pigeons. Le pigeon en ville devient un fléau. Il est donc normal, voire même nécessaire d’en contrôler la prolifération. Finalement, c’est plutôt l’invasion des villes par les pigeons qui serait anti écologique.


Khider Ouahab



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naili ahlem - annaba, Algérie

12/10/2016 - 313053

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