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Filière laitière a Ain Defla



Filière laitière a Ain Defla
En dépit de son statut de "bassin laitier" de premier plan, Aïn Defla peine à développer cette filière en raison notamment du "faible taux" de collecte de ce produit stratégique, signalé depuis de nombreuses années.Selon la direction locale des services agricoles (DSA), seuls 8,81 millions de litres de lait ont été collectés en 2015, soit 13 % de la production réalisée (66,23 millions de litres), une situation on ne peut plus révélatrice du déficit enregistré dans ce domaine.Au moment où la tutelle s'emploie à dynamiser la filière lait à la faveur notamment de mesures incitatives au profit des éleveurs, force est de constater que la faiblesse de la collecte empêche tout véritable "décollage" du secteur, exacerbant la tension sur ce produit de large consommation.L'"emprise" des maquignonsFaisant état de 7000 éleveurs bovins recensés sur le territoire de la wilaya, dont 100 agréés, le chargé des statistiques de la DSA de Aïn Defla a imputé la non collecte d'au moins 60 % de la production laitière de la wilaya à la "présence de nombreux maquignons au sein de cette corporation"."Il est clair que pour nombre d'éleveurs, seul l'aspect commercial des choses a droit de cité", soutient Amar Saâdi, affirmant que ces derniers s'empressent de vendre leurs cheptels à peine les premiers signes d'"essoufflement" apparus.Plusieurs autres facteurs s'ajoutent à celui qui précède notamment ceux liés aux problèmes fonciers des éleveurs (9,3 %), à la vente directe aux crèmeries (6,2 %) et à la non livraison du lait aux centres de collecte pour des raisons liées aux traditions (3,1 %), a-t-il détaillé."Pour le lait, les choses se présentent évidemment de manière + plus compliquée + comparativement à d'autres créneaux tels que la pomme de terre", a-t-il observé, mettant en évidence l'importance des infrastructures de base, à l'instar notamment des bâtiments d'élevage.Pour ce responsable, le "déclic" escompté ne pourra avoir lieu sans l'élargissement du partenariat public-privé (fermes pilotes et terre privées de l'Etat) dans le domaine de la réalisation d'étables modernes de grandes capacités.Le "salut" pourrait également intervenir si, dans le cadre de l'investissement agro-industriel, la priorité est accordée aux opérateurs optant pour la production de l'aliment de bétail (maïs, luzerneà), a-t-il ajouté.Absence d'aires d'élevage et cherté des alimentsPour Abbas Boukira Mokhfi, un éleveur activant à Khémis Miliana, les problèmes dans lesquels se débat la filière y compris le volet lié à la collecte s'expliquent par l'absence de suivi des établissements agricoles collectifs (EAC) ayant bénéficié par le passé de vaches laitières.En outre, la difficulté d'approvisionnement en aliments de bétail caractérisés par la cherté de leurs prix a contraint nombre d'éleveurs à vendre leurs vaches, a-t-il fait remarquer, relevant que cet état de fait a grandement influé sur la production.Abordant le problème du foncier, il a noté qu'à l'exception des fermes pilotes, 90 % des éleveurs de la wilaya sont hors sols, c'est-à-dire qu'ils ne disposent pas de terrain pour s'adonner à leurs activités, affirmant que la cherté de la location (50 000 DA l'hectare parfois) fait dissuader les plus téméraires d'entre eux.Pour cet éleveur averti (il a présidé aux destinées de l'association des éleveurs laitiers de la wilaya de Aïn Defla pendant plus de 20 ans), le litre de lait ne peut, dans les conditions actuelles, être cédé à moins de 70 DA, sachant que les charges de la même quantité (1 L) s'élèvent à 60 DA."Si je travaille à perte, comment pourrais-je remplacer une vache vieillissante ou accroître mon investissement '", s'est-il interrogé, déplorant dans la foulée la suppression de l'aide (60 000 DA) accordée par le passé à l'élevage d'une génisse."Ce qui a été réalisé à Aïn Defla pour la pomme de terre (2ème position à l'échelle nationale en matière de production) peut l'être pour le lait pour peu que la filière soit optimisée en + tous points de vue +", a-t-il assuré.



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