Algérie - Revue de Presse

Gestion des zones industrielles: Réquisitoires et plaidoiries


La gestion des zones industrielles demeure un sujet d'actualité. La visite hier d'une forte délégation du ministère de l'Industrie à la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), pour exposer la nouvelle politique des Zones intégrées de développement industriel (ZIDI), s'est subitement transformée en un violent réquisitoire contre la gestion des zones industrielles à Oran.

Des opérateurs économiques avaient saisi l'occasion de la présence de cette délégation de haut rang, composée de directeurs centraux du ministère, pour étaler les « carences » dans la gestion des zones industrielles et en particulier celle de Hassi Ameur. Eclairage public défectueux, routes dans une situation de dégradation avancée, insécurité, obstruction des réseaux d'évacuation des eaux usées, pas de téléphone et bien sûr pas d'internet... La liste des désagréments soulevés par les représentants des opérateurs économiques est longue.

«C'est le laisser-aller total. Les zones industrielles à Oran sont des zones sinistrées », fustige cet opérateur économique, membre du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Et un autre d'enchaîner : « Rien n'a été fait ou peu pour réhabiliter les zones industrielles ». Selon les opérateurs économiques, cette situation s'est répercutée sur les performances des entreprises dans la région. « Nous ne pourrons jamais concurrencer les étrangers dans ces conditions », argumente ce chef d'entreprise.

Les membres de la délégation ministérielle avaient énergiquement riposté en soutenant que le gouvernement a investi des sommes colossales pour réhabiliter les zones industrielles. « Nous avons consacré 28 milliards de dinars pour la réhabilitation des zones, dont 15 milliards de dinars ont été déjà consommés et trois sont en voie de consommation. Les dix milliards restants seront affectés au fur et à mesure », rétorque ce directeur central du ministère de tutelle.

Selon les chiffres communiqués hier, la wilaya d'Oran a bénéficié à elle seule d'une somme de 500 à 600 millions de dinars pour la concrétisation de sept (7) opérations. Revenant sur les plaintes des industriels, ce haut responsable révèle que les opérateurs économiques n'avaient pas honoré leurs quotes-parts destinées à la gestion des zones industrielles. La contribution des industriels est calculée sur la base de 12 dinars le mètre carré de l'espace réellement occupé. Sur sa lancée, il a confié que la SGP/ZI chargée de la gestion des zones industrielles a récemment esté en justice les contrevenants pour les contraindre à honorer leurs engagements.

Un autre membre de cette délégation, chef de division du développement de l'espace industriel, a avoué, de son côté, les «carences» dans la gestion des zones industrielles, tout en estimant que le système actuel est « désuet ». Des milliards de dinars avaient été ainsi investis pour la réhabilitation des zones industrielles avec de maigres résultats. La solution pour cette responsable est de repenser la gestion des zones industrielles. Elle propose d'opter pour une nouvelle méthode impliquant les opérateurs économiques dans la gestion de ces zones en accordant la supervision du dispositif aux chambres de commerces et d'industrie. Un modèle calqué de l'expérience de la France et de la Corée du Sud. Pour revenir à la création des nouvelles Zones intégrées de développement industriel (ZIDI), qui vise notamment un surgissement d'une synergie entre les différents intervenants dans le secteur industriel (opérateurs, banques, compagnies d'assurances...), Oran a été choisi avec Annaba et Sétif comme wilaya pilote pour accueillir ces futures ZIDI. Sur les 30 ZIDI prévues au niveau national, une vingtaine sera implantée à Oran.




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