Ghardaïa

Les habitants ont fêté l'Aïd El Fitr dans la joie et la convivialité.Une année après les événements sanglants de Ghardaïa, la mobilisation admirable des associations civiles a permis au M'zab de vivre un Aïd convivial, où toute la composante de la vallée a pu profiter de la joie de cette fête religieuse. Malgré le soleil implacable et une chaleur torride, les habitants de toutes les contrées de cette vaste wilaya sont apaisés.CohésionDes associations sportives, culturelles et religieuses ont lancé des initiatives tous azimuts, ont occupé le terrain pour ressouder les liens et dépasser les malentendus qui ont, de par le récent passé, provoqué des dissensions. Ce sont surtout les enfants qui ont mis du baume au c?ur des adultes avec leur joie innocente et leur soif de vivre dans le bonheur. Et ils ont été nombreux à sortir dans leurs quartiers respectifs avec leurs beaux habits neufs «dévalisant» les magasins de jouets et s'offrant à satiété des cornets de crème glacée bien rafraîchissante.«Qu'ils sont beaux avec leur sourire innocent», s'exclame un marchand de glaces à Sidi Abbaz, qui se frottait les mains, appréciant ces journées fructueuses en termes de chiffre d'affaires. Après le traumatisme de l'année dernière, l'espoir de vivre en paix l'emporte. «Je suis prêt à ouvrir tous les jours pour eux, je ne suis pas désigné par la direction du commerce pour assurer une permanence, mais étant le seul dans le quartier à vendre des glaces et des jouets, je ne pouvais me permettre de décevoir tous ces enfants qui me le rendent bien», ajoute-t-il.MobilisationDans un souci commun de redonner au M'zab sa vitalité commerciale, tous les commerçants qui ont été désignés par la direction du commerce de la wilaya de Ghardaïa pour assurer la permanence ont joué le jeu. Lait, pain, fruits et légumes étaient disponibles, pharmacies et pompes d'essence étaient ouvertes.«Nous avons tous participé à notre manière à faire revivre la région et, autant que faire se peut, lui donner un visage normal», signale un buraliste du quartier de Mermed, qui répond présent pour les recharges de téléphone mobile qui a choisi lui aussi de travailler. A Theniet El Makhzen, quelques vendeurs informels, en plus des magasins astreints par la permanence, étalent leurs fruits et légumes à des prix raisonnables, à la grande joie des habitants.Mais ici, comme au centre-ville, du côté de la place de l'Andalousie, de l'avenue Emir Abdelkader ou du boulevard Didouche Mourad, mais aussi et surtout sur la grande esplanade du 1er Mai, c'est «le royaume des enfants. Avec des ballons, des jouets ou des cornets de crème, ils sont des centaines à se lâcher, au grand bonheur de leurs parents qui les surveillent sans les déranger dans leur joie indescriptible. Ils sont le soleil de l'Algérie. Ils doivent être protégés en tout lieu et en toutes circonstances.Ce sont eux l'avenir de notre pays. Nous avons le devoir de bien les éduquer et leur instruire le vivre- ensemble et le respect d'autrui. C'est de notre responsabilité à nous autres adultes, mais pas seulement. L'école a un rôle fondamental dans l'éducation des enfants pour en faire des citoyens de la République», affirme, Mohsen, un enseignant universitaire, résidant du quartier de Hadj Messaoud, qui ne quitte pas des yeux ses deux bambins qui s'éclataient au milieu d'une nuée de gosses.DispositifL'allégement du dispositif de sécurité est constaté, le nombre d'éléments en tenue a été retiré en ville et remplacé par d'autres en civil, qui s'intègrent parfaitement dans la population sans aucune gêne. «C'est ce sentiment de sécurité qui m'a poussée à faire sortir mes enfants aujourd'hui, même si leur père, retenu par son travail, est absent», témoigne une maman.Confiante, adhérant parfaitement aux dernières mesures de sécurité adoptées, elle appréciait à sa juste valeur la sécurité et la sérénité du parc de loisirs, l'Oasis Kids, unique en son genre à des centaines de kilomètres à la ronde, surplombant du haut de son promontoire la ville de Ghardaïa, un lieu magique pour les enfants, où ils sont les «rois et reines». C'est le seul lieu où ce sont les enfants qui emmènent leurs parents.