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Hommage à Hamdane Boumad


Hommage à Hamdane Boumad
Aujourd'hui, ce comédien à la multiple palette de jeu, passant avec aisance de la tragédie à la comédie, est cloué sur un fauteuil roulant. Un traître AVC lui a paralysé depuis une année et demie la moitié gauche de son corps. Du temps de sa trentaine d'années, il en a le double aujourd'hui, du courage et de l'enthousiasme plein les tripes, lui et un groupe de mordus de théâtre, ont formé l'association Mahfoud Touahri des arts dramatique de Miliana.C'était en novembre 1990. Deux années après, Mahfoud Touahri fonde un festival, dans une cité assiégée à ses portes par le terrorisme et où il n'y a ni hôtel ni commodités pour l'accueil des festivaliers. Très vite appréciée par des amateurs venant de tous les coins d'Algérie, cette manifestation supplée le déclin du Festival de Mostaganem alors au creux de la vague au moment où le terrorisme était à son paroxysme. C'est d'ailleurs le commissariat de ce festival qui est venu rendre hommage au début de ce mois à Hamdane, à Miliana même, en guise de reconnaissance pour ses inoubliables prestations sur les tréteaux à Mostaganem.D'autres artistes d'Alger, Chlef et Koléa n'ont pas manqué ce rendez-vous. Aucun n'avait oublié que sur les monts du Zaccar, dans une région où la mort sanglante frappait tous les jours, Mahfoud Touahri, avec à sa tête Samir le jeune frère de Hamdane depuis 1994, a fait de la résistance. Ceux qui sont passés par son festival sont au nombre des meilleurs éléments de l'élite du théâtre professionnel.Avec Es Sarkha, sa section de théâtre pour adulte, Mahfoud Touahri a brillé dans plusieurs festivals à l'étranger, tant en Tunisie (Carthage), en Egypte qu'au Venezuela. Il a été également gratifié souvent par le grand prix dans les festivals nationaux. Hamdane, pour sa part a été primé par trois fois meilleur comédien dans des festivals nationaux. Le grand et le petit écran l'ont également sollicité.Début février, quand ses amis sont venus l'honorer, il fallait voir Hamdane, le visage creusé par les séquelles de l'AVC mais tellement de bonheur plein les yeux. Cela aide à oublier les jours de solitude et à se battre pour regagner un tant soi peu la vie à travers l'ardue rééducation qu'il suit. Heureusement qu'il y a Samir, mais ce dernier est lui-même soumis à d'harassantes séances de dialyse en raison du diabète. Samir déplore qu'aucune aide ni soutien moral ne se manifeste de la part des autorités municipales ni du secteur de la culture. Face à l'ingratitude, il lâche, fatigué : «Hamdane fait confiance à Dieu.» Lui aussi le pense sans le dire.


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