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"Illeli Libérator", un pur album de rock kabyle





Le nouvel album de Saïd Kessas, Illeli Libérator, est enfin arrivé sur le marché, après une longue attente. Attendu au printemps dernier, selon le chanteur, le produit qui, pourtant, a été enregistré au début de l'année, a subi un coup d'arrêt causé par l'entreprise éditrice. Illeli libérator est donc en vente et l'écoulement se fait normalement. Ceux qui aiment Saïd ont déjà acquis le produis qu'ils écoutent et réécoutent interminablement dans leurs voitures et dans les fêtes. Le titre de l'album en kabyle et en espagnol constitue une nouveauté. Saïd Kessas étant un chanteur multilingue (il chante en kabyle, en français et en espagnol) a décidé de "baptiser" son opus ainsi, lui qui depuis qu'il a commencé à écrire ses chansons, dans sa tendre enfance, a fait son choix pour la chanson engagée. Son engagement, c'est celui de se battre pour son identité, sa langue, sa culture et sa terre nourricière, en d'autres termes les fondements même de son existence. Illeli libérator, le quatrième album, se veut un réceptacle de textes et de musiques qui reflètent son combat d'où émane son inspiration. Lors de l'entretien qu'il nous a accordé, il rappelle une citation de J.F. Kennedy : "Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible, rendront une révolution violente inévitable." Saïd, cet enfant qui a vu le monde à Aït Khelfoun, dans la commune de Chabet El-Ameur à Boumerdès, est un passionné de la chanson. Il a fabriqué lui-même, étant enfant, sa guitare avec un bidon métallique d'huile sur lequel il a cisaillé un trou et accroché les câbles tirés d'une bobine d'alternateur. En 1977, il acheta sa première guitare avec l'argent de sa tirelire, toutes ses économies. Une petite guitare minuscule avec laquelle il fredonnait les chansons d'El Hasnaoui, de Salah Sadaoui, de Slimane Azem, etc. Quarante années vouées à la chanson pour ce retraité de la Protection civile et chanteur en même temps. En effet c'est grâce à son métier de sapeur-pompier et dans le cadre de son travail de chargé de la sécurité qu'il a réussi à approcher Jean-Louis Hubert du groupe téléphone, Jimmy Cliff et Dalida qui se sont produits à la salle Harcha d'Alger, durant les années 80. Ces artistes de renommée mondiale l'ont encouragé à aller de l'avant et à écrire ses propres chansons. C'est ce qu'il fit en publiant deux cassettes en 1992 et en 2000, et un CD en 2013. Les thèmes de ses chansons lui ont valu la qualité de pourfendeur même s'il chante avec douceur, loin de toute agressivité et près de son public. Aujourd'hui, la soixantaine d'âge assumée, cet homme au modèle vestimentaire assez particulier, avec chapeau fétiche de cow-boy du Far-West, son veston en cuir et sa guitare en bandoulière, garde toujours les pieds sur terre. Le timbre de sa voix est plus ample. Il ne se bouscule pas pour monter sur scène et affiche même une aisance particulière, s'autorisant même quelques propos complices avec le public. En juillets 2016, il prit part à la fête du Comté de Nice, invité par l'association Racines du pays niçois pour se produire en tant que seul Kabyle algérien. Son album 2017, produit aux éditions Now Music, promet beaucoup avec du rock kabyle et des chansons engagées : Ccwal di tudrin (Turbulences dans les villages), Avava w-tnagh (père, nous sommes agressés), Tutlayt-iw (ma langue), Seg Illizi ar l'Elysée (d'Illizi à l'Elysée), Temziw (ma jeunesse), Nek yidem dayen (entre toi et moi, c'est fini) et Daccu Netnadi (que cherche-t-on).KAMEL NATH OUKACI
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