Algérie - Revue de Presse

Ils se sont rassemblés à Constantine


Les travailleurs de Districh refusent le volet social Contre la décision de l?Etat d?imposer une fin de mission pour les unités Districh, chargées de la commercialisation des produits de maroquinerie et de la chaussure, les travailleurs de l?entreprise semblent de leur côté décidés à empêcher par tous les moyens cette option, ouvrant la voie à un véritable bras de fer, voire à une crise qui sera difficile à désamorcer. En l?absence des représentants de l?administration, l?assemblée qui a réuni, hier à Constantine, la majorité des travailleurs de l?est du pays, a permis d?unifier les rangs et de mobiliser les travailleurs en perspective d?éventuelles actions avant la date butoir du 31 décembre prévue comme dernier délai avant la liquidation de Districh. Les travailleurs ont exprimé leur détermination à préserver leur outil de travail par tous les moyens en revendiquant, dans une déclaration lue hier en présence de plusieurs représentants syndicaux venus apporter leur soutien, de bénéficier en priorité de la rétrocession des biens de l?entreprise, sinon d?une indemnité de départ égale ou supérieure à 3 millions de dinars. Auparavant, et en écartant d?emblée l?option de rétrocession des magasins, la direction générale, chapeautée par la SGP Industries manufacturières, s?est heurtée à une fin de non-recevoir de la part des concernés, représentés par le syndicat d?entreprise affilié à l?UGTA. Le volet social préconisant la libération des 300 travailleurs moyennant une indemnisation d?au moins 30 mois de salaires a été rejeté par le syndicat qui a réagi en mettant en avant le plan de redressement dégagé lors d?une réunion bilatérale, tenue en mars 2006, et dont les termes visaient l?assainissement financier et la cession des actifs dormants et excédentaires dont le produit reviendrait à l?entreprise. « Le plan social, tel que présenté, est injuste ; les indemnités sont mal calculées et font des écarts très importants entre les travailleurs de façon à ce que ceux payés au SMIC se retrouvent avec des sommes dérisoires », commente Abdelkrim Reghada, responsable syndical au niveau de l?Est. A la lumière des rebondissements nouveaux et le refus de la direction générale à changer sa position lors de la réunion du 8 décembre dernier, les langues se sont déliées hier pour dénoncer les enjeux du « démantèlement programmé » de Districh. Les 40 magasins éparpillés sur le territoire national, tous bien situés, soulèvent naturellement des appétits. La liquidation est non justifiée, selon l?un des travailleurs, convaincu d?une basse machination pour le bradage ou le partage d?un patrimoine juteux au détriment du personnel. C?est ce qui expliquerait, selon lui, la décision d?interrompre l?approvisionnement des magasins, prise en juillet 2006, à contresens des accords dégagés auparavant. « Cette décision visait l?asphyxie de l?entreprise et la perturbation de son climat social », lit-on dans la lettre adressée au président de la République. A la fin, les travailleurs ont décidé également le retrait de confiance à leur représentant au sein du comité de participation, qui se serait rallié aux propositions de la direction générale et voudrait signer en leur nom.


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