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«Je vais proposer et appuyer le mot 'taxieur'»


«Je vais proposer et appuyer le mot 'taxieur'»
Dominique Fernandez, membre de l'Académie française, s'est rendu jeudi dernier à l'université du 8 Mai 1945 de la ville de Guelma, où il a donné, aux étudiants et enseignants du département de français, une petite leçon sans prétention aucune, des allocutions et mots «à dire ou à ne pas dire» dans la langue française.Après les allocutions de bienvenue et les présentations d'usage de Mohamed Nemamcha, recteur de l'université, la parole est donnée à Dominique Fernandez : «L'Académie française est créée en 1635 par le cardinal Richelieu.Cette date marque un important tournant dans l'histoire de la culture française, c'est parce que, pour la première fois, les débats d'une assemblée de lettrés et écrivains ont été considérés comme pouvant jouer un rôle éminent dans le devenir de la société et de la nation.» En clair, voilà des phrases lourdes de sens de nos temps, pour une décision prise il y a près de quatre siècles. En effet, l'écrivain, à cette époque, avait un statut bien particulier, sur l'autre rive de la Méditerranée. Ainsi, en présentant «Dire ne pas dire, le bon usage de la langue française», qui n'est autre qu'une série d'un ouvrage à trois volumes de l'Académie française, dont la postface a été rédigée par l'orateur lui-même, apporte des réponses claires aux multiples emplois fautifs, abus de sens, néologisme ou anglicisme, l'orateur poursuit son intervention : «Le français est une langue qui recule par rapport à l'anglais ! Nous assistons aujourd'hui à un anglicisme des plus choquants, comme booster, qui a accéléré, pour égal ou scotcher, pour l'exprimer il suffit de dire coller, et les exemples sont nombreux.»Et de poursuivre : «Nous assistons également a un nouveau langage, de nouvelles créations chez les jeunes, en utilisant les mots ??trop'' ou ??grave'' dans des expressions telles trop ??belle''. Il faut 60 ans pour créer un dictionnaire à l'Académie française. Nous en sommes à la 9e édition alors que d'autres, tels le Larousse et le Petit Robert éditent chaque année de nouvelles éditions».Et de conclure : «Je viens souvent en Algérie. Il y a un mot que je trouve très beau et qui a retenu mon attention, celui de ??taxieur'' qui veut dire chauffeur de taxi ici en Algérie. Il n'existe pas dans la langue française. Je vais tout faire pour le proposer à l'Académie française, je suis prêt à batailler pour qu'il soit accepté.» Lors des débats, les étudiants n'ont pas manqué de soulever les dernières dispositions de réforme de l'orthographe, avec notamment «la suppression de l'accent circonflexe». Qu'en est-il au juste ' disent-ils. A ce sujet, l'académicien Dominique Fernandez est formel : «Il n'y a rien de concret à ce jour et rien ne vous oblige à le supprimer. Pour ma part, j'utilise toujours l'accent circonflexe !» Notons enfin qu'à l'issue cette rencontre culturelle, la première du genre à Guelma, une distinction honorifique de l'université du 8 Mai 1945 de Guelma a été remise par le recteur à l'académicien Dominique Fernandez, ainsi qu'à David Queinnec, directeur de l'Institut français de Annaba.


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