Algérie - A la une



Attendue et commentée depuis presque sept mois, la réunion informelle des pays producteurs de pétrole, qui doit réunir aujourd'hui les membres de l'Opep, ne déroge pas à la règle habituelle de l'incertitude propre à tous les grands sommets mondiaux. Entre les déclarations optimistes des uns, les discours de circonstance des autres et l'attitude de l'Iran, la seule constante reste le marché pétrolier.Hier, les prix du baril, à l'écoute des bruissements d'Alger, ont baissé en écho à la déclaration du ministre iranien du Pétrole qui a indiqué que son pays n'était pas venu en Algérie pour conclure un accord sur un éventuel gel de la production. Action, réaction, l'Opep ne peut plus évoluer dans la seule sphère économique et s'expose aux moindres déclarations contradictoires qui peuvent plomber les prix durablement. L'enjeu d'Alger est grand, très même, mais le retour de manivelle, si aucun accord n'est trouvé, peut être fatal pour nombre de pays producteurs déjà fragilisés par la chute des prix du baril.Le Nigéria, le Venezuela et l'Algérie sont dans cette configuration alors que l'Iran qui sort juste d'un ostracisme international de plusieurs années a le beau rôle. Lui et l'Irak qui aspirent à retrouver leur niveau de production de croisière avant de réfléchir à geler le seuil de la production. Les deux pays veulent reprendre leur part de marché, même si Baghdad ne s'est pas ouvertement prononcé sur cette question. Pour Téhéran, Alger n'est qu'une étape de concertation sur la production et les décisions, de gel ou de réduction, devront être prises à Vienne en novembre prochain. Un ajournement qui ne fait pas vraiment les affaires des autres pays et surtout du marché qui risque de s'effondrer dans les prochains jours.La réaction de l'Iran n'est pourtant pas nouvelle puisque sa position était déjà connue au lendemain de l'accord trouvé entre Moscou, Caracas et Doha sur le gel de la production brute aux niveaux de janvier. Si la logique iranienne n'est pas fléchie par les rencontres d'aujourd'hui, tous les discours entendus çà et là ne pourront pas influencer sur la courbe des prix. Pire, les pays du cartel auront fort à faire face à des dissensions internes plus prononcées surtout entre Riad et Téhéran, rendu déjà responsable de l'échec de la réunion de Doha. Si les discussions d'aujourd'hui échouent, le marché sera plombé jusqu'à novembre et au-delà et le rôle conciliateur de l'Algérie, le seul apparemment qui lui reste, aura été d'une grande inutilité.

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