Algérie - Revue de Presse



L'enquête sur la situation de l'emploi en 2009 publiée la semaine dernière par l'Office national des statistiques (ONS) a dû certainement susciter un sentiment d'inquiétude et de malaise dans le monde du travail. Comment peut-il en être autrement dans la mesure où le document en question ne fait rien d'autre que prévenir, entre les lignes, du fait que l'Etat pourrait avoir, à l'avenir, des soucis pour verser les retraites des travailleurs. Un tel scénario catastrophe n'est pas à exclure pour la bonne et simple raison que le gros de la population active n'est aujourd'hui pas assurée et ne s'acquitte pas, par conséquent, de ses cotisations de retraite. Aussi, il n'est pas obligatoire de sortir d'une grande école d'économie pour comprendre le risque que peut représenter un déficit en nombre de cotisants pour une caisse de retraites. Sans verser dans un alarmisme exagéré, il est certain pourtant que si les autorités ne se décident pas à déclarer dès maintenant la guerre au travail au noir, les retraités de demain ' c'est-à-dire tous les travailleurs qui exercent aujourd'hui un travail déclaré ' risquent de ne percevoir que des miettes à l'automne de leur vie. Pour le moment, le gouvernement peut bien arguer qu'il dispose de moyens suffisants pour faire face à un éventuel déséquilibre financier de la Caisse nationale de retraites (CNR). Les autorités peuvent effectivement compter sur l'argent du pétrole et, à défaut, puiser dans les réserves en devises engrangées depuis le début des années 2000 pour maintenir debout notre système de retraites.Mais que l'on fasse tout de même bien attention et que l'on ne crie pas trop vite victoire. Cette solution de facilité n'est toutefois valable que sur le court terme. Et encore ! Dans l'absolu, rien ne garantit que les prix du brut demeureront à des niveaux appréciables durant les 30 prochaines années. Autant dire que miser uniquement sur les recettes du pétrole pour financer les retraites reviendrait à jouer à la roulette russe avec la vie de plusieurs générations de travailleurs. Le souci du gouvernement de créer à tout prix de l'emploi sans pour autant se préoccuper dans quelles conditions les gens travaillent ou de savoir si les lois sont appliquées prouve assez, en tout cas, que l'avenir de notre système de retraites est le cadet de ses problèmes. Appelons les choses par leur nom : en continuant à fermer les yeux devant l'informel et le travail au noir, le gouvernement ne fait rien d'autre que de léguer aux générations futures des bombes à retardement qu'aucun responsable n'aura probablement les moyens de désamorcer. Cela à moins de brandir, comme toujours, la matraque.
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