Algérie - A la une

La carotte au bout d'une perche



Journalistes et correspondants de presse vivent leur profession au gré des arrangements, des affinités factices avec les décideurs, des compromis, de l'autocensure et des vérités occultées ou qu'on doit taire sous peine de susciter les foudres des pouvoirs formel et informel.Rétention de l'information, comportements revêches et intimidations, dénigrement prémédité de la corporation, récupération tous azimuts et transformation de quelques plumes en porte-plumes.Tel est le lot de misères qui collent immanquablement aux gens de la presse. Pour Samir Laïfa, professeur de sciences de la communication et chef du bureau du quotidien arabophone Echaâb, les sacrifices consentis par les gens du métier le long de ces deux dernières décennies méritent tous les égards et l'Algérie va sereinement vers sa confirmation dans le concert des nations qui nous ont précédés dans le domaine de la liberté d'expression à cause des compétences locales et de sa riche expérience. Concernant la wilaya de Souk Ahras, il reprochera l'absence de professionnalisme et le recours aux moyens archaïques dans le traitement de l'information. La radio locale qui fait aussi preuve de compétence ne doit en aucun cas devenir un alibi pour marginaliser les autres organes, selon le même interlocuteur.Lazhar Aribi, correspondant du journal arabophone Edough News, voit autrement la position de la corporation à Souk Ahras «Contrairement aux journalistes des autres wilayas, ceux de Souk Ahras sont loin de représenter un bloc homogène ou une entité capable d'imposer sa ligne (?) un lieu de rencontre et d'échange d'idées y fait défaut», a-t-il déclaré pour confirmer des dérobades de la part de certains responsables lors des investigations journalistiques.Certains membres de l'exécutif et autres gestionnaires d'organismes publiques causent, par leur rétention de l'information et le manque de communication, l'intox.A LA CROISEE DES CHEMINSA Souk Ahras, rares sont les directions qui prévoient des cellules de communication et la majorité des responsables font preuve d'hermétisme. Journalistes diabolisés et autres voués à toutes les gémonies, on en voit souvent dans cette wilaya, prise dans le collimateur de l'affairisme et des pratiques mafieuses.Ceux réduits à une disette chronique ou encore ceux atteints de graves maladies et ensuite livrés à leur sort aussi. Ceux apprivoisés ou transformés en vigiles pour recycleurs des fonds publics également. Pour ceux-là, l'autocritique n'est pas une vaine qualité. «La formation et la professionnalisation des journalistes et des correspondants de presse doit faire partie d'un programme d'envergure, car il y va de la crédibilité de la corporation. L'impartialité lors du traitement de l'information, la précision des faits et le refus des approches de complaisance ou au contraire de sombrer dans les débats passionnés donnent à la presse le rang qui lui est dû», a déclaré Tayeb Bouraoui, journaliste-reporter à la radio locale.En attendant des jours meilleurs, la liberté d'expression est encore célébrée dans la félonie et le sarcasme, le journaliste est pris dans l'étau des pressions moins crues que celles préconisées, il y a une vingtaine d'années et l'autorité administrative laisse faire les pages virtuelles qui lui sont offertes par l'autorité parallèle en guise d'outils dissuasifs. Faute de carotte, l'officiel maintient la perche?.





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