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La cité des Allées en ébullition



La cité des Allées en ébullition
M. Ghazal, âgé de sept ans a été écrasé, mardi en fin de journée, par un bus du transport intercommunal, au moment où il s'apprêtait à traverser la rue pour rentrer chez lui, à la cité des Allées du 20 Août 1955 dans la ville de Skikda.Des témoins oculaires rapportaient, hier, que le corps de l'enfant, après avoir été percuté, a été trainé sur plusieurs mètres. «Ce sont les cris des passants qui ont attiré l'attention du conducteur, qui a finalement freiné, mais il était déjà trop tard», raconte un des voisins de la victime. Aussitôt après, des dizaines de jeunes du quartier, la colère aidant, ont dressé des barricades sur la route menant de leur cité à la gare routière, limitrophe des lieux.Des pneus usagés ont également été brûlés. Selon les habitants, les jeunes ont tenu ainsi à dénoncer les dangers qui guettent les habitants de cette immense cité-dortoir, vu le nombre impressionnant de bus qui passent quotidiennement par ces lieux. Effectivement, et chrono en main, on a comptabilisé, hier, une moyenne de quatre bus par minute qui traversent cette cité dans les deux sens. Et lorsqu'on relève que la chaussée de cette cité ne dépasse même pas les 4 mètres de largeur, on comprend alors le marasme des habitants.Le choc provoqué par la mort tragique de cet ange, et en plus d'une immense compassion de toute une population, est venu, une fois encore, réveiller de vieux démons. «Il est inconcevable qu'une ville de la trempe de Skikda continue d'être desservie par cette hideuse gare routière située presque au centre-ville. Tout le trafic desservant El Harrouche et tout le massif de Collo passe par notre cité avant d'arpenter d'autres cités populaires de la ville. Ici, on a l'impression de vivre au milieu d'une autoroute tellement le nombre des véhicules est impressionnant.Nous trouvons que c'est criminel. Cela fait plus de 6 ans qu'on nous parle d'une nouvelle gare routière qui ne voit toujours pas le jour», témoignent les habitants des Allées. D'autres, des jeunes surtout, insistent sur l'utilisation d'une aire de jeux de la cité comme enceinte qui abrite un semblant de foire commerciale. «Il y a une dizaine de jours, on a chassé nos enfants de cette aire de jeux pour y installer cette immense tente qui n'a fait qu'amplifier le trafic routier déjà trop chargé», rapportent des jeunes en colère.La nouvelle du décès du petit Ghazal a poussé les parents des élèves de l'école Emir Abdelkader, où la victime suivait ses cours en deuxième année primaire, à venir en force attendre leurs gosses à 11h. «Oui, là on a vraiment peur pour nos gosses», déclare un parent. À la sortie des classes, les camarades de Ghazal étaient presque tous en pleurs et à chacun d'évoquer la victime à sa façon. «Même la maîtresse a pleuré ce matin», disait une fillette à sa mère. Puisse ce drame titiller enfin les responsables locaux, quant aux dangers réels qui guettent les habitants de cette cité et leurs enfants.



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