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La couleur jaune, «signe de dégradation et de mort du phytoplancton» Micro-algues marines sur le littoral



Après le vert, le jaune et bientôt le bleu ' La vague verte due à une algue marine, qui était apparue dans la baie d'Alger la semaine dernière, est en phase de résorption, assurent les spécialistes.«La coloration jaune apparue dernièrement dans l'eau de certaines plages à cause de l'augmentation de la température commence à disparaître au fur et à mesure depuis trois jours», affirme ainsi, dans un jargon assez simpliste, le ministre de l'Environnement, Amara Benyounès. Le phénomène, médiatisé par le biais d'une image satellite publiée par le site web Secret-Difaa, a jeté l'émoi parmi la population. L'opinion publique peinait d'autant plus à croire que ces larges traînées d'un vert fluorescent ne puissent être autre chose que des signes avancés de pollution. Pourtant, les scientifiques et experts contactés affirment que ce qui s'est produit est un «bloom phytoplancton». L'organisme chargé d'effectuer et d'étudier les prélèvements effectués sur le littoral n'est autre que l'Institut national supérieur des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (ENSSMAL, ex-Ismal).
L'Ismal collabore d'ailleurs avec les ministères de l'Environnement et de la Pêche, au sein de la cellule de crise installée à cet effet, et fait, entre autres, partie intégrante du réseau de surveillance et de préservation du littoral. Et suite à de nombreuses analyses de l'eau de mer prélevée de ces différents points, il est apparu que ce phénomène n'est autre que la présence et la reproduction massive d'une micro-algue. «Ce phénomène, qui n'était pas arrivé depuis plusieurs années avec une telle ampleur, n'est toutefois pas exceptionnel», rappelle Djamel Eddine Zouakh, directeur de l'Ismal. «Cette multiplication fulgurante est provoquée par plusieurs facteurs. Le réchauffement et le manque d'agitation de l'eau, ou encore l'eutrophisation des milieux marins, qui est une augmentation des matières organiques, notamment l'azote et le phosphore», explique M. Zouakh.
Mais l'autre facteur aggravant est la pollution, qu'elle soit atmosphérique ou marine. D'ailleurs, l'azote présent dans l'eau provient surtout des nitrates agricoles, des eaux usées et de la pollution automobile ; quant au phosphore, il provient surtout des phosphates et des eaux usées. «L'eutrophisation est grandement due à l'action anthropique, à l'empreinte de l'homme donc. Plus il y a de rejets importants en mer, plus ce phénomène augmente», estime-t-il. Ce bloom phytoplancton, dont la micro-algue n'est pas toxique et ne présente aucune menace pour la faune et la flore marine, est en voie de diminution. «La couleur jaune qui a remplacé le vert est une preuve de dépérissement et de décomposition de ces organismes unicellulaires. L'épuisement des matières organiques induira la dégradation et la mort de ces algues», assure-t-on. Fausse alerte donc' Il n'en demeure pas moins que la baie d'Alger et le littoral algérien restent fortement exposés à la «vraie» pollution. En sus des rejets «organiques», il est enregistré une pollution industrielle due aux métaux lourds et hydrocarbures'
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