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La galère pour les éleveurs de Naâma et du sud de Tlemcen



La galère pour les éleveurs de Naâma et du sud de Tlemcen
Les plantes fourragères de la steppe qui, dans le passé, constituaient un aliment de bétail, ont disparu. Le déficit en pluviosité, conjugué à la sédentarisation des populations nomades, a entraîné une surexploitation et une dégradation presque totale de cette ressource. Les éleveurs de Naâma, wilaya qui compte un cheptel important estimé à plus de 1,4 million de têtes, dont 40.000 bovins, 60.000 caprins et un millier de camelins, tirent la sonnette d'alarme.Pas un seul brin d'herbe. Le cheptel ne trouve rien sur son passage. « Il vous suffit de regardez le terrain pour avoir une idée sur l'ampleur du drame », lance, avec amertume, El Hadj Abderrahmane, éleveur de la localité d'Abdelmoula. Selon lui, le ciel est avare depuis des mois, la terre a soif, et le couvert végétal risque de disparaître.Un autre éleveur, surveillant son troupeau, confie que la situation n'est guère reluisante. « Je crois qu'il n'y a plus rien à espérer ici, on pense aller vers le Nord pour trouver des terres plus fertiles », dira-t-il.C'est que les éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer. L'aliment de bétail est cher. Il est cédé à 2.750 DA le quintal. La vente du mouton est rare. Le quotidien de ces nomades, qui recourent à divers moyens pour assurer au bétail un approvisionnement adéquat en eau et en aliment, est très dur. A Asla, Tiout, Aïn Sefra ou plus à l'ouest du chef-lieu de wilaya, certains éleveurs ont été obligés de vendre une partie de leur cheptel pour l'achat de l'aliment de bétail. Bon nombre de nomades espèrent un soutien de l'Etat. « Nos greniers sont vides, les parcours sont rasés et les superficies céréalières emblavées cette année sont mortes, faute de pluie », se lamentent-ils. Pourtant, la direction des services agricoles a adopté son programme quinquennal 2015-2019 pour l'extension des terres irriguées sur 16.000 ha. S'ajoutent d'autres projets pour désenclaver les éleveurs par l'ouverture de pistes et l'augmentation des superficies agricoles utiles d'environ 200 ha. Les services agricoles envisagent également une opération pour l'électrification de l'ensemble des foyers localisés dans les zones éparses. Mais face à l'absence de pluie, c'est peine perdue. Pour préserver le cheptel, la wilaya de Naâma a expérimenté avec succès la première opération de culture du maïs sur plusieurs hectares dans les communes d'Aïn Benkhlelil, Sfisifa et Tiout. Le salut pourrait venir de l'extension de cette culture.Dans cette wilaya steppique, la culture du mais a un avenir certain, aux retombées positives pour les éleveurs. Cette culture expérimentale a été menée par l'Office national des aliments de bétail. La direction des services agricoles a souligné que toutes les conditions sont réunies pour encourager cette culture. Néanmoins, pour l'heure, si le ciel demeure avare, les éleveurs et les nomades seront dans une situation peu enviante.


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