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La guerre des lobbies


La guerre des lobbies
Usine de montage de Peugeot au MarocQue Tahkout ait voulu détourner le cahier des charges, ou qu'il ait été victime d'une machination, le résultat est le même. C'est l'Algérie qui payera la facture.Le Premier ministre dépêche une mission d'inspection sur le site d'assemblage de la prestigieuse marque sud-coréenne, le ministre de l'Industrie rappelle l'exigence de respect des dispositions contenues dans le cahier des charges pour l'industrie automobile, il faut dire que la publication sur les réseaux sociaux d'images créditant la thèse de l'importation par Tahkout Motor Compagny (TMC) de véhicules déjà assemblés en Corée du Sud, jette un sérieux doute sur l'un des acteurs de ce qui est convenu de qualifier de bourgeon de l'industrie automobile algérienne.La réaction rapide du gouvernement met en évidence une volonté d'arrêter le «massacre» avant qu'il ne commence. Les photos des véhicules de marque Hyundaï emballés, dans des conteneurs et quasiment prêts à l'emploi, ont de quoi susciter de légitimes interrogations. Cependant, le réseau Internet et l'utilisation qu'on en fait ne sont certainement pas à leur première «supercherie». A bien voir les images qui ont fait le tour du Net, Tahkout importe ces véhicules dans des conteneurs. On suppose donc que l'opérateur économique reçoit plusieurs milliers de conteneurs par mois, ce qui revient à dire que TMC voit défiler quotidiennement, dans son usine de Tiaret, plusieurs centaines de semi-remorques chargées chacune d'une ou de deux Hyundaï, selon le modèle. On imagine difficilement un trafic d'une telle ampleur sur la route entre Oran et Tiaret.En supposant même que les camions roulent la nuit, il est impossible qu'un pareil cortège puisse circuler entre les deux villes quotidiennement pendant des mois, sans qu'aucun internaute n'ait eu la présence d'esprit d'immortaliser le «cirque» dans une photo ou vidéo et la poster sur Facebook. Il faut dire à la décharge de Tahkout que les accusations telles qu'elles ont été formulées sont difficiles à passer, d'autant que pour réussir pareille «opération», il faut bénéficier de complicité au sein des douanes, ainsi qu'au niveau de l'organisme public censé certifier l'opération d'assemblage en Algérie. Cela fait beaucoup de monde à mettre dans la confidence. Un véritable casse-tête qui justifie amplement l'utilité de la mission d'inspection composée des responsables des inspections générales des finances, des douanes, de l'industrie et des représentants de l'Enacta. Les hauts fonctionnaires auront à vérifier la conformité ou pas de l'unité d'assemblage de TMC avec le cahier des charges relatif à l'activité d'assemblage de véhicules.Pour sa part, Tahkout, qui s'est défendu d'enfreindre la législation en vigueur, a crié son innocence, pointé du doigt des milieux qui lui sont hostiles, jusqu'à désigner nommément les deux constructeurs français, n'a réellement pas convaincu en l'absence de photo ou vidéo démentant les informations qui ont circulé sur son usine de Tiaret. Le patron de TMC s'est étalé sur ses projets futurs dans la sous-traitance et mis en avant la «voiture du peuple» qu'il compte assembler sur son site de Tiaret. Il a annoncé un véhicule qui coûtera moins d'un million de dinars et promis de «noyer» la Symbol de Renault.Mais, en 2017, à l'ère de la communication tous azimuts, la parole sans l'image n'a pas de sens. les Algériens sont en attente de la preuve par la vidéo pour chasser de leur esprit les clichés qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux. En d'autres termes, la seule vraie parade que devra déployer TMC pour contrer ses adversaires serait d'ouvrir son usine aux médias audiovisuels et électroniques. Dans le cas contraire, les critiques vont encore pleuvoir et un éventuel quitus délivré par la mission d'inspection n'y changera rien du tout.De fait, c'est toute la filière automobile naissante qui prend un sérieux coup. Cette mauvaise publicité n'est pas pour arranger une filière qui, il y a à peine quelques mois, était prise en exemple par les acteurs économiques et politiques. Les annonces de nouvelles usines d'assemblage pour les prochains moins, partent handicapées par cette mésaventure de TMC, dont l'origine, disent des sources locales, est à chercher dans un conflit social. En effet, la diffusion des images sur le Net coïncide avec le licenciement d'une trentaine de travailleurs de TMC. Il est difficile de ne pas trouver une relation de cause à effet entre les deux évènements, mais l'usage qui en a été fait dépasse de loin le simple cadre du conflit social.Cela pour dire, que cet épisode de la courte vie de l'industrie automobile nationale, illustre les fortes tensions qui existent entre les acteurs de la filière et mettent clairement en évidence des velléités de torpiller la démarche du gouvernement ou tout au moins d'en perturber l'évolution. Car, le cas Tahkout n'est pas un précédent. Le projet Renault Algérie avait été très rudement critiqué. Il semble que nous sommes à l'acte 2 de l'offensive des lobbies contre l'industrialisation de l'Algérie, soit les intentions du patron de TMC. Que ce dernier ait voulu détourner le cahier des charges pour faire un maximum d'argent et s'éclipser au bout de trois ans, ou qu'il ait été victime d'une machination pour le sortir du circuit, le résultat est le même. C'est l'Algérie qui payera la facture.La Seat Ibiza sortira de l'usine Sovac au second semestre 2017Dans la gamme de véhicules qui sortiront de l'usine de Volkswagen de Relizane, la marque Seat verra son premier modèle sortir au second semestre de 2017. Le constructeur allemand a opté pour Ibiza. Dans une déclaration parue sur un site espagnol spécialisé, le président de Seat, M. Luca de Meo, a indiqué que le projet de Sovac en Algérie bénéficie de tout le soutien de Seat. L'implication de la marque espagnole dans le projet s'inscrit dans le cadre de sa politique d'internationalisation qui se fait en parfaite adéquation avec les objectifs tracés par le groupe Volkswagen, qui d'ailleurs, prévoit la sortie des chaînes de montage au courant de la même période, de la Volkswagen Golf.


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