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La politique toujours «gangrenée» par la «chkara»



La politique toujours «gangrenée» par la «chkara»
Comment des élus du mandat précédent, qui n'ont absolument rien fait durant cinq années, ont-ils pu être reconduits dans des listes électorales 'L'appréhension du spectre de l'abstention est omniprésente dans les esprits des responsables locaux à Médéa, une abstention qui a lourdement pesé lors des dernières législatives du 4 mai dernier et qui risque ainsi de se rééditer pour les élections des assemblées locales (APC/APW) fixées au 23 novembre prochain.
Si on doit prendre en compte le climat actuel de froideur et d'indifférence dans l'engouement électoral qui règne auprès des citoyens en âge de voter à deux semaines du lancement de la campagne électorale (29 octobre), tout porte à croire que le prochain scrutin risque de connaître le même scénario de désertion des urnes.
A commencer par les responsables locaux des partis politiques, qui, à quelques exceptions près, se valent tous dans la méthode pratiquée, ils ont failli grandement encore cette fois-ci lors de l'étape du choix, du tri, du classement et de l'élimination des candidatures, ils sont accusés d'avoir confectionné les listes en solo, selon leur bon gré, sans prendre en compte les différents avis de la base militante.
Ils ont en quelque sorte divagué en imposant de force leurs candidats favoris en tête de liste, même s'ils ne font pas l'unanimité et ne remplissent pas les critères retenus, allant jusqu'à mettre des candidats d'autres tendances politiques, au détriment des valeurs et de la tendance de leur parti. Bref, c'est l'esprit copinage, clanisme et de la chkara qui y règne. Comment des élus du mandat précédent, qui n'ont absolument rien fait durant cinq années, ont pu être reconduits dans des listes électorales, se demande-t-on '
Ceci a transformé, au quotidien, les QG en un lieux de dissensions et en arènes de disputes, d'insultes et de mots obscènes... Dans ce même sillage, on a entendu ce jeune cadre universitaire, déçu après avoir pris connaissance des listes des APC et de l'APW de sa localité : «Je voterais bien pour le meilleur candidat, mais hélas le problème, c'est qu'on lui a fait encore barrage pour qu'il ne se présente pas. Alors je ne voterai pas !» Une déclaration lourde de sens pour ce futur cadre, qui perd espoir par la faute au comportement néfaste de ces «opportunistes inconscients qui ne veulent pas lâcher prise, même s'ils ont échoué dans les précédents mandats».
Quand les honnêtes s'abstiennent
Il y a aussi ceux ayant une bonne réputation au sein de la population et qui pourraient faire quelque chose de mieux. Mais ces derniers rejettent carrément l'offre, ne voulant pas se mêler aujourd'hui à ce climat de «magouilles et de suspicion». A la maison du vieux parti FLN, avec ce qui vient de se produire dans son camp, il y a fort à craindre qu'il laisse beaucoup de plumes dans son propre fief traditionnel de Médéa. Car des griefs graves sont imputés au mouhafedh, qui est accusé d'avoir écarté et déclassé unilatéralement les militants sincères et méritants au profit de certaines candidatures louches.
Mais le premier représentant du FLN à Médéa se défend et rejette tout en bloc, en imputant la responsabilité à la commission nationale qui a eu son dernier mot sur les listes nominatives proposées. Le premier parti politique du pays aurait pu se dispenser, déclarent-ils, de ce spectacle regrettable qui divise et qui fâche, si les choses s'étaient passées autrement dans les règles de l'art, en mettant tout sur la table et en respectant aussi les avis de la base militante.
Aujourd'hui, on assiste malheureusement à un climat confus de déchirements sur la place publique entre les frères ennemis issus de la même mouvance Politique. Le malaise n'est pas récent, dit-on, mais il couve et remonte à l'année de 2008 (voir El Watan du 19 novembre 2008 p.13) avec la triste période conflictuelle, où la mouhafadha de Médéa était occupée illégitimement par deux chefs, l'un soutenu par Benflis et l'autre installé à la maison de la culture sur ordre de son rival, le redresseur Belkhadem. Depuis, et à chaque échéance électorale, c'est le même scénario qui revient, le recours à la hache de guerre?
Une Mouhafadha toujours fermée
Des militants se montrant déçus et choqués ont juré qu'ils ne se tairont pas cette fois-ci, mais qu'ils iront jusqu'au bout pour changer ces méthodes absurdes qui sont imposées à la base militante par une seule personne s'accaparant de tout le pouvoir et cumulant également deux postes de responsabilité incompatibles.
«Il est inconcevable que le mouhafedh FLN de Médéa soit aussi P/APW en fin de mandat et aussi candidat pour un nouveau mandat», se désole un militant du vieux parti. Aussi, ils veulent récupérer le siège de la mouhafadha situé au centre-ville qui est dans un état d'abandon et de délabrement depuis plusieurs années, ce qui renseigne sur l'image du vieux parti à Médéa.
Enfin, la campagne électorale s'annonce déjà dure et difficile pour les 375 listes qui vont rentrer en lice pour convaincre et se disputer les sièges à pourvoir des 64 APC, et 15 autres vont faire de même pour arracher les 43 sièges de l'APW. On relève déjà une cinquantaine de candidatures disqualifiées par l'administration qui devront faire des recours en se défendant avec des pièces justificatives prouvant le contraire du motif de rejet. Jusqu'à présent, l'électorat de la wilaya de Médéa, qui est porté sur les matrices des municipalités, a atteint le nombre de 541 457 électeurs et électrices en attendant la clôture des inscriptions prévues à la fin du mois d'octobre.
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