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La prévalence en Algérie de la BPCO estimée à près de 4% Moins de 10% des traitements utilisés sont conformes aux directives thérapeutiques actuelles



La prévalence en Algérie de la BPCO estimée à près de 4%                                    Moins de 10% des traitements utilisés sont conformes aux directives thérapeutiques actuelles
Bien qu'elle soit mortelle, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (Bpco) est très souvent ignorée du grand public. Une étude inédite démontre le véritable impact de cette pathologie dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique. Il s'agit de l'étude Breathe de GlaxoSmithKline (GSK), réalisée, selon une approche en population générale, la première recherche régionale consacrée à la Bpco dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique (MOA) et dont les résultats ont été présentés, hier, à l'hôtel Sofitel d'Alger.Selon le professeur Salim Nafti, du Comité directeur de l'étude Breathe, «cette étude a pour la première fois, quantifié le véritable fardeau que représente la Bpco, tant en ce qui concerne son coût pour la société que les effets de la maladie sur les patients et leur famille dans ces régions». «Après la Journée mondiale de la Bpco, cette étude phare est pour nous tous un appel à l'action pour améliorer la prévention, le diagnostic, la prise en charge et la qualité de vie d'environ 1 300 000 patients qui vivent avec cette affection chronique en Algérie», a-t-il ajouté. L'étude fait ressortir que plus de 13 millions de personnes dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique souffrent d'une Bpco consécutive au tabagisme. Ce chiffre est une estimation prudente puisque d'autres facteurs de risque, tels que l'utilisation du narguilé ou l'exposition à la combustion de biocombustibles, n'ont pas été pris en compte dans le calcul. «L'estimation de la prévalence semble également n'être que la partie émergée de l'iceberg, puisque la proportion des sujets risquant de développer une Bpco s'élève à plus de 30%, ce qui représente une possible «antichambre» de la maladie», indique-t-on.L'étude Breathe a, d'autre part, révélé, que «le taux de prévalence en Algérie s'élève à 3,7% dans la population âgée de 40 ans et plus». Ainsi, «la prévalence globale dans les onze pays est de 3,6% ; ce pourcentage est presque identique à la proportion de la population atteinte d'asthme ou d'insuffisance cardiaque chronique, et dix fois plus important que la proportion de la population souffrant d'épilepsie dans le même groupe d'âge». «Jusqu'à présent, nous disposions de peu d'informations concernant la prévalence de la Bpco dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, et la vraie mesure du fardeau de la maladie dans ces régions était largement méconnue», explique-t-on. D'après ces données, «la mortalité et l'invalidité dues à la Bpco devraient augmenter dans les pays en voie de développement au cours des prochaines décennies, principalement en raison de l'accroissement du taux de tabagisme, un facteur de risque connu de la maladie. Le tabac est la principale cause de la Bpco. Les conclusions de l'étude Breathe dévoilent d'autre part, que le tabagisme reste un problème de santé publique majeur et de plus en plus inquiétant dans la région, où les taux peuvent atteindre 30%. Un nombre important de conclusions ressortent de l'étude Breathe et auront des retombées importantes sur la prise en charge et le traitement de la Bpco dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique dans les prochaines années. L'étude précise, également que «moins de 10% des traitements utilisés sont conformes aux directives thérapeutiques actuelles. De plus, le fardeau sanitaire et économique lié au traitement de la maladie est énorme ; la Bpco est responsable de 1 000 consultations, 190 visites aux urgences et 175 hospitalisations par heure au total, dans l'ensemble des onze pays où l'étude a été menée».Par ailleurs, d'après l'étude, «de nombreux patients sont mal informés sur la Bpco et son traitement, de même, le manque de sensibilisation sur la maladie est particulièrement évoquée. On estime ainsi que 30% des patients ne connaissent pas avec certitude la cause sous-jacente de leur maladie, tandis que 50% d'entre eux ne reconnaissent pas le tabagisme comme une cause possible. Plus préoccupant encore, 65% des patients auxquels on a diagnostiqué une Bpco continuent
de fumer régulièrement». Pour le Dr Abderrahmane Ziani, directeur médical chez GSK, «l'étude Breathe représente un pilier majeur pour la réalisation d'un engagement à long terme en matière d'amélioration des soins en pathologie respiratoire dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique». Il a fait savoir que «l'étude sera publiée dans la revue Respiratory Medicine avant la fin de l'année».
A. B.

À propos de l'étude Breathe
L'étude Breathe (une étude épidémiologique transversale d'observation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique) a été menée dans onze pays dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, auprès de plus 60 000 sujets, afin d'estimer la prévalence des symptômes de la Bpco au sein de la population générale. Des sujets âgés de 40 ans et plus, vivant dans des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique ont été recrutés pour l'étude par le biais d'un processus de sélection utilisant des numéros de téléphone générés de manière aléatoire. Les entretiens téléphoniques ultérieurs ont contribué à sélectionner des personnes susceptibles d'être atteintes de Bpco et nous leur avons demandé de remplir un questionnaire plus détaillé afin d'évaluer les facteurs de risque, les antécédents de la maladie, les symptômes, les répercussions sur la vie quotidienne, la prise en charge de la maladie et ses conséquences financières.
Au total, nous avons généré 457 258 numéros de téléphone et avons pris contact avec 210 121 sujets, dont 83 447 étaient admissibles à l'étude ; parmi eux, 62 086 patients ont accepté d'y participer. Le taux de réponse global était de 74,2%, ce qui traduit la forte représentativité de la population ciblée.
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