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La protestation est toujours de mise



La protestation est toujours de mise
Menaces de sanctions et de ponctions sur salaires, un dialogue de sourds, lorsqu'on sait que le personnel enseignant à Annaba, est aussi déterminé que celui à travers les 48 wilayas, de tenir tête à la ministre de l'Education nationale pour tenter de la faire revenir sur sa décision.Rien n'a changé depuis la semaine dernière. Sauf l'amorce du débrayage cyclique de deux jours, décidé par le syndicat autonome, la semaine écoulée en guise de contestation contre la suppression de la retraite anticipée. Les enseignants mécontents ont exprimé une fois de plus leur grogne, paralysant ainsi plusieurs établissements scolaires à Annaba. Il faut dire qu'en dépit des menaces et des sanctions annoncées par la ministre de l'Education, les enseignants semblent plus déterminés que jamais. Ils ont encore une fois, adhéré au mot d'ordre de débrayage lancé par les syndicats autonomes de différents secteurs relevant de la Fonction publique, pour revendiquer le maintien de la retraite anticipée sans condition d'âge. Bien qu'il s'agisse d'un suivi mitigé, il demeure néanmoins paralysant pour plusieurs établissements scolaires de la wilaya d'Annaba. La plupart des lycées d'Annaba ont été à moitié paralysés, à l'instar de Saint-Augustin, Moubarek El Mili et Pierre et Marie Curie, ou encore le CEM El Moukaoima, El Nasser entre autres institutions d'éducation, tant du chef-lieu de la commune d'Annaba, qu'à El Bouni, Berrahal, Hdjer Eddiss et El Hadjar entre autres. La grève a été également suivie dans plusieurs écoles primaires. Toutefois, des cours ont été dispensés au niveau de plusieurs autres établissements qui n'ont pas suivi la grève. Mme Bessaïh, enseignante dans une école primaire au centre-ville d'Annaba, était intriguée de la non- implication des syndicats autonomes dans l'élaboration de cette loi controversée. «Au bout de 20 ans de service, l'enseignant est fatigué et ne peut plus continuer son parcours pour 10 ou 15 autres années», dira l'interlocutrice.«Même en matière de qualité de service, dépassé les 20 ans, l'enseignant n'est plus en mesure de transmettre les connaissances et enseigner», a ajouté cette dame. Cette dernière, qui est revenue sur les conditions socioprofessionnelles, le volume horaire et la nature de l'élève qualifié de plus en plus de délicate: «Ce sont des facteurs professionnels fatigants, qui méritent d'être pris en compte par le gouvernement, avant de décider unilatéralement de la suppression du départ en retraite anticipée», devait préciser l'enseignante. Des propos pratiquement adoptés par la plupart des grévistes du secteur. D'où l'appel de la ministre de l'Education à recruter des jeunes dans le secteur et laisser les anciens qui ne sont plus en mesure de servir l'école algérienne, de partir se reposer. Un repos revendiqué au bras de fer opposant le personnel éducatif au département de Nouria Benghebrit. Pour l'heure, un taux de suivi disparate de la grève a été enregistré hier à Annaba, 52% dans le primaire, 63% dans le moyen et 74% dans le secondaire. Des taux revus à la hausse pour aujourd'hui, quatrième jour de cette grève cyclique de deux jours. Un mouvement au risque de se radicaliser si la tutelle ne prend pas en charge la contestation. C'est là, l'avis de plusieurs enseignants et des syndicalistes du secteur de l'éducation à Annaba. C'est dire qu'en dépit des menaces, les grévistes ne sont pas prêts à lâcher du lest. Tout autant que la ministre de l'Education Benghbrit. C'est du moins la conclusion de ses déclarations, lors d'un point de presse en marge de la journée d'information sur la plateforme numérique pour le recrutement des enseignants au siège du ministère. La ministre a fait savoir que «la mesure de sanction, dans le cas d'un arrêt de travail volontaire, est automatiquement prise»; c'est là, un message adressé par Benghebrit aux syndicats autonomes de son secteur. Tout en soutenant que «des ponctions sur salaires et la suppression de certaines primes, seront opérées à l'encontre des enseignants qui organisent, aujourd'hui, leur troisième jour de grève contre la suppression de la retraite anticipée», cette dernière n'étant pas d'ordre pédagogique, comme lancé par Benghebrit aux syndicats de son secteur. «Cela concerne tous les secteurs d'activité de la Fonction publique. C'est un problème national», a-t-elle déclaré. En somme, ni les menaces de sanctions ni les ponctions sur salaires annoncées par la ministre n'ont eu d'effet sur la position des enseignants du moins à la wilaya d'Annaba qui, bien que qualifiée de mitigé, le débrayage a tout de même eu lieu, et a paralysé plus de la moitié des établissements scolaires.



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