Algérie - A la une

La rude épreuve
Elaboré depuis deux ans, le projet du nouveau Code du travail tarde à voir le jour.Dans une tentative d'atténuer la colère des syndicats autonomes et de les convaincre de renoncer à leur mouvement de contestation, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi a invité l'Intersyndicale à une rencontre d'information sur les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau projet de loi portant Code du travail, qui aura lieu lundi prochain au siège de son ministère. Il semblerait qu'El Ghazi, qui avait toujours considéré l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), seul et unique représentant des travailleurs, a revu ses cartes et prend conscience enfin du poids non négligeable des syndicats autonomes sur le terrain et la nécessité de les associer aux débats sur la réforme du Code du travail dont la mouture telle que présentée par son département a suscité un débat houleux au sein de la société.En effet, la réforme de la législation du travail a toujours préoccupé le gouvernement en général et les syndicats autonomes en particulier, en raison des évolutions accélérées du monde du travail et de la nécessité d'une réforme imposée par le contexte actuel du pays.Les syndicats autonomes contestent les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau texte, les qualifiant de liberticides et d'atteinte à la liberté syndicale, et au droit de grève des travailleurs garanti pourtant par la Loi fondamentale.Pour ces derniers, l'invitation du ministre du Travail à une réunion d'information n'est pas synonyme de la fin de leur mouvement de contestation.L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), estime que cette invitation n'est qu'une manoeuvre visant à la déstabilisation du front inter-syndical, et appelle de son côté la base à serrer les coudes et de former une chaîne solide autour de leurs syndicats pour faire face à toute tentative d'essouffler leur mouvement. Ce dernier montre que «les syndicats protestataires ne croient qu'aux choses concrètes».Les dispositions contenues dans le nouveau projet de Code du travail font tant peur aux syndicats autonomes qui dénoncent avec vigueur le verrou qui serait imposé par la nouvelle loi sur le champ des libertés syndicales, une fois adoptée, notamment, la clause en relation avec la gestion des conflits de travail, les parties concernées sont dans l'obligation de s'asseoir autour d'une table de négociations, et ce, 48h avant le dépôt d'un préavis de grève.«Ce qui est considéré comme étant une entrave à l'exercice du droit à la grève garanti par la Loi fondamentale», expliquent-ils.Les syndicats autonomes de différents secteurs dénoncent le contenu du nouveau projet de loi et appellent le gouvernement à réviser de nombreux points, notamment celui de la généralisation du système de contractualisation et la préservation des libertés syndicales. Pour contrer les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau projet de loi, les syndicats ont appelé leur base à la mobilisation pour la réussite des sit-in programmés le 28 du mois courant dans quatre wilayas du pays, à savoir Blida, Ouargla, Batna et Sidi Bel Abbès afin de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu'il donne suite à leur plate-forme de revendications.En résumé, c'est le document le plus controversé et qui a suscité un débat houleux au sein des syndicats autonomes en émettant des réserves sur les intentions du ministère du Travail, des réserves qui ont poussé le gouvernement à surseoir à la promulgation de cette loi. Devant l'intransigeance du gouvernement qui a déjà qualifié ses décisions d'«irrévocables», les syndicats composant le front de contestation, s'interrogent sur l'objectif de cette réunion d'information à laquelle ils ont été conviés.Elaboré depuis deux ans, le projet du nouveau Code du travail tarde à voir le jour.Le dossier a été remis entre les mains du gouvernement, mais ce dernier n'a toujours pas tranché le cas des nouvelles dispositions introduites dans le document avant de le soumettre à l'Assemblée populaire nationale pour son adoption.


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