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La scène politique esquive les sujets sur lesquels elle est attendue



La scène politique esquive les sujets sur lesquels elle est attendue
Les partis politiques qui s'apprêtent aux prochaines élections législatives, laissent entendre qu'ils sont décidés, vaaille que vaille, à faire passer leurs intérêts particuliers, avant toute idée de sortie de la crise économique que traverse le pays.Alors que l'inflation s'amplifie, en se généralisant, et que l'Etat apparaît impuissant, d'autres facteurs exogènes, comme le maintien du taux de change officiel du dinar face au dollar, s'avèrent indispensables pour éviter l'inflation «imposée» de. l'extérieur. On sait que la croissance en Algérie repose sur la consommation des ménages. Des ménages rudement maltraités par les deux dernières lois des finances. Le nouveau modèle économique que propose Sellal, si tout va bien, ne donnera ses fruits que dans plusieurs années, et est loin de faire l'unanimité chez certains spécialistes en économie. Ainsi donc, l'implication dans le débat des différents acteurs de la politique nationale, devient on ne peut indispensable dans cette conjoncture particulièrement délicate. Et cela nonobstant le fait que les partis pourraient, aux yeux de l'opinion publique, gagner en crédibilité, et en «solidité», si les solutions qu'ils proposaient et défendaient, se vérifieraient sur le terrain. Et comme étant meilleures que celles du gouvernement. En ce début d'année, en prévision du lancement de la compagne électorale pour l'élection des nouveaux parlementaires, domine un climat bourbeux, plus particulièrement au sein du FLN à trois mois des législatives. Djamel Ould Abbès, le SG par intérim, qui ne peut pas faire autrement que de nettoyer son parti, s'il veut ratisser large est confronté à l'impossibilité pour l'instant de compter sur un organique nouveau, et en qui il peut faire entièrement confiance. Les divisions sont si profondes entre les militants qui comptent sur le favoritisme, pour bien se positionner dans la confection des listes. Il y a aussi les corrupteurs qui ont pris pour habitude de verser la chkara afin d'obtenir le «fauteuil» qui assouvira leurs opportunisme. Ce sont les partisans d'un «redressement favorable» à la pérennité du plus vieux parti d'Algérie que semble tracter Abdelkrim Abada. Les man?uvres en sous bassement sont légion. Elles se font au détriment de militants qui ont de réelles capacités intellectuelles, mais dont les noms n'ont aucune chance d'être présentés aux confectionneurs des listes définitives, d'autant que les leviers sont actionnés souvent à partir des mouhafadas, ou à l'échelle des kasmas. Si ce n'est en dehors des enceintes du parti. Les citoyens enregistrent, non sans se faire leur petite idée quand celle-ci n'est pas déjà arrêtée, à propos des dinosaures qui ne veulent pas en démordre, en dépit de la décision prise par le Conseil d'Etat. D'anciens ténors du FLN songeraient à établir des listes parallèles à ceux du parti, pour le fragiliser, songent-ils. Au niveau de la base, des militants estimant que les réformes, si elles sont indispensables en même temps que l'éviction du parti de certains militants qui n'ont rien apporté de concret au parti, mis à part le souci de se sucrer, admettraient volontiers pour réellement jauger la popularité des éternels contestataires qu'ils opinent de leurs v?ux en se présentant sur une liste indépendantes à Alger. Les dernières révoltes contre les mouhafedhs, sont symptomatiques et dénotent le profond malaise que vit le parti FLN. Elles dénoncent, plus particulièrement le favoritisme, les pressions qu'ils exercent sur la base militante, et les évictions de militants s'ils ne font pas preuve en toute circonstance d'allégeance. Au niveau des autres formations politiques, quand ce n'est pas l'expectative à l'image du Parti des travailleurs, c'est carrément le boycott qui est mis en avant pour s'opposer à des élections qu'elles estiment biaisées. Pour le parti Talaiou El-Hourriyet de l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benflis, il ne s'agirait pas d'un boycott, mais d'une « non-participation». Cet euphémisme est significatif de la démission d'un parti, et d'un homme politique, qui n'osent pas se lancer dans la bataille électorale «perdue d'avance». Selon Ahmed Adimi, porte-parole du parti, que rapporte le quotidien Le Soir d'Algérie : «Notre position doit être comprise comme il se doit. Nous n'avons pas opté pour un boycott des élections, mais pour une non-participation. De ce fait, nous nous situons hors de l'évènement, il ne nous concerne pas.» L' interlocuteur du «Soir» est catégorique : «Nous sommes sûrs que les Algériens vont boycotter ces élections, ils n'iront pas aux urnes». Plus loin, le porte-parole fait le constat que ces «élections sont loin derrière nous», et que «les activités du parti se dérouleront dans un cadre normal et seront principalement axées sur un autre programme». «Celui qui consiste à continuer à informer les citoyens de la réalité du pays, de lui expliquer les raisons pour lesquelles ce système nous mène droit au chaos, lui dire que la crise est là, et que ce pouvoir n'est pas en mesure de la régler.» Comme le constate des observateurs de la scène politique, le parti Talaiou El-Houriyet sur qui reposait l'espoir d'un changement sans violence avec un Ali Benflis qui a fait un score aux dernières élections présidentielles somme toute honorable, feront la passe sur une représentation dans le prochain parlement en se contentant de faire dans la rhétorique, et les interventions anecdotiques caractérisant beaucoup de formations politiques semblable à celles de Sofiane Djilali dont le parti Jil Jadid qui ne respire qu'épisodiquement par le biais des médias. En effet, Sofiane Djillali a déclaré a la presse qu'il va intensifier «un travail de proximité pour expliquer aux citoyens la position du parti en y apportant les clarifications nécessaires sur la nature de ces élections et les résultats qui en découleront». En comptant pour y arriver sur un soutien «des médias pour développer sa stratégie de communication». Sofiane Djillali, pour se mettre en évidence et expliquer la position de son parti, se dit informé que «des élections basées sur la fraude soutenant que le pouvoir est déterminé à empêcher toute évolution de la scène politique, et toute éventualité d'une quelconque alternance». Jil Jadid compte réagir différemment. Le parti dirigé par Soufiane Djillali compte bien porter sa voix à travers la société par, dit-il, «un travail de proximité intense auprès des citoyens». Le porte-parole de Jil Jadid insiste : «Nous allons vers les citoyens pour leur expliquer notre position bien sûr, mais surtout apporter les clarifications nécessaires sur la nature de ces élections et les résultats qui en découleront». D'ores et déjà sont prévus des meetings, des rencontres publiques avec les citoyens «qui se tiendront en parallèle avec une stratégie de communication et d'information à travers les médias». Lors de son dernier Conseil national, Jil Jadid avait fait savoir qu'il s'opposait à des élections encore basées sur la fraude confirmant la «détermination du pouvoir à empêcher toute évolution de la scène politique et toute éventualité d'une quelconque alternance». Quand au Parti des travailleurs, l'un des rares partis sous les feux de la rampe médiatique, grâce à Louiza Hanoune qui n'a pas ménagé ses critiques envers le gouvernement ces derniers mois, se fixera ce samedi, à la suite de la réunion de son comité central, qui doit trancher sur sa participation ou pas aux législatives.
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