Algérie - Revue de Presse


Une réserve naturelle à protéger La réserve naturelle du lac de Réghaïa, qui s?étend sur une superficie d?environ 550 ha, abrite un plan d?eau et des marais de 150 ha. Le site d?importance internationale est un réservoir de biodivérsité que menacent le rejet des eaux industriels, le pompage excessif des agriculteurs et l?extraction de sable au niveau de la dune qui sépare le lac de la mer. Sur une centaine de zones humides, « l?Algérie a réussi à inscrire 26 sites sur la liste Ramsar d?importance internationale dont le tout dernier est la réserve naturelle du lac de Réghaïa classée en juin 2003 », nous dit Mlle Narimane Derghal, ingénieur agronome. Relevant de la direction des forêts (ministère de l?Agriculture), le lac de Reghaïa assure en son sein nombre de missions. Coincé entre Aïn Kahla (commune de Heraoua) et l?agglomération de Réghaïa, le lac de Réghaïa est alimenté par Oued Réghaïa, dont la grandeur du bassin versant est de 75 km2, Oued El Biar, les précipitations et les apports des nappes phréatiques. Une virée dans ce site nous a permis de saisir la portée de ce réservoir d?eau et la richesse de la diversité biologique remarquable qu?il constitue. « Un patrimoine faunique composé de plus de 200 espèces d?oiseaux sédentaires et migrateurs et une flore riche de 233 espèces peuplent la réserve naturelle », nous fait savoir le chef du département technique de la réserve naturelle, Djamel Bachiri, qui guide nos pas le long d?une roselière qui entoure la lisière du lac. Bordée d?une ceinture étroite de maquis que caractérisent une végétation buissonnante et des lianes, la réserve naturelle représente un véritable écosystème de l?Algérois (lacustre et marécageux, forestier, dunaire et marin). Elle contribue à l?épuration des eaux et permet la nidification des espèces aquatiques dont nombre d?entre elles sont protégées par la législation internationale, comme la sarcelle marbrée ou la poule sultane. Outre le centre cynégétique qui s?occupe de l?élevage du gibier et du repeuplement de certaines espèces, la réserve naturelle renferme un centre national de baguage et un centre nature pour enfants. Dans le souci de sensibiliser le grand public sur l?importance que revêt cette entité écologique, la direction du site envisage d?ici à quelques mois, d?aménager des espaces de détente. La pollution menaçante Côté pollution environnementale, le lac ne constitue pas moins un réceptacle des eaux urbaines et industrielles. Quotidiennement, le marais de Réghaïa reçoit environ 70 000 m3 d?eau polluée, une concentration qui dépasse les normes internationales admises. Ce qui n?est pas sans provoquer la disparition de la végétation aquatique et des poissons d?eau douce comme la carpe royale et l?anguille. Faut-il rappeler que la station d?épuration mise en service en 1997 continue de traiter mécaniquement les polluants organiques (eaux usées domestiques) alors que le traitement chimique de déchets des produits de tannerie, sidérurgie, imprimerie, produits détergents, construction mécanique, etc., provenant des zones industrielles de Réghaïa et de Rouiba n?est pas fonctionnel. Le pompage excessif du lac pour l?irrigation des terres agricoles alentour, l?extraction de sable des dunes en aval sont entre autres facteurs qui concourent à la déstabilisation de l?écosystème et mettent, par conséquent, en péril cette entité écologique, tient à souligner notre interlocuteur. Par ailleurs, le lac est un site qui a été choisi pour mener une expérience entre des chercheurs maghrébins entrant dans le cadre des projets MedWet (Méditerranée Wetland) visant la création d?un réseau méditerranéen pour la gestion des zones humides et la mise en place d?une unité focale ou un forum de dialogue global sur l?agriculture, l?eau et les zones humides dans le Maghreb. Ces projets qui s?élèvent à 1 350 000 euros sont financés en grande partie par la NAWN (Réseau nord-africain des zones humides) et l?organisation allemande Inwent Capacity Building International.



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