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Le cas Benagoune ou la légèreté de la gestion au sommet de l'Etat



Le cas Benagoune ou la légèreté de la gestion au sommet de l'Etat
Jusqu'à hier la stupéfaction était générale ! La nomination en tant que ministre du Tourisme et de l'Artisanat de Messaoud Benagoune et son limogeage jeudi 48 minutes après, alimentaient encore les débats. Et pour cause, le ministre-éphémère en est à sa deuxième nomination-limogeage après celle qu'il a vécue en mai dernier au bout de 48 heures. Mais que s'est-il passé jeudi dans la matinée ' Les spéculations vont bon train.L'explication officielle qui impute cette "bévue" à l'agence de presse officielle APS semble ne pas tenir la route. Selon cette assertion, le nom de Messaoud Benagoune aurait figuré "par erreur" sur la liste des membres du gouvernement Ouyahia. Une chose est sûre, cette "étourderie" est unique en son genre, et ce, depuis l'avènement de l'APS le 1er décembre 1961 durant la guerre de Libération nationale. C'est pourquoi personne ne semble croire, en effet, à une simple faute de copié-collé puisque le communiqué officiel est parvenu directement de la présidence de la République et remis très certainement, comme en pareille circonstance, par un motard de la Sûreté nationale.De plus, aucune sanction n'est tombée quant à cet impair impardonnable pour les responsables de l'APS qui ont dû, pour l'occasion, faire le dos rond. Mais alors qu'a-t-il bien pu se passer durant cet intermède de 48 minutes qui aura duré probablement une éternité pour le ministre en poste, en l'occurrence Hacène Mermouri nommé, lui, il y a à peine un mois ' Auteur d'une thèse de doctorat à l'Université d'Alger sur la contribution des Touareg à la Révolution algérienne, ce dernier est considéré dans la région de Djanet dont il est originaire, comme un notable très respecté.Son propre frère, Moumen Mermouri, vient d'ailleurs d'être nommé le 22 juillet, wali de Tindouf. D'après certaines sources, Hacène Mermouri qui s'est résolument engagé aux côtés du Premier ministre évincé, Abdelmadjid Tebboune, à assainir, en ce qui le concerne, le foncier touristique aurait, selon cette hypothèse, fait de la résistance en refusant tout simplement de quitter son bureau. Le "pouvoir" qui avait décidé de le remplacer par Messaoud Benagoune, a dû, ainsi, faire marche arrière face à l'influence grandissante de ce Targui qui, en toute vraisemblance, n'a pas voulu se laisser conter. Pour sa part, Benagoune aurait été informé la veille de sa nomination et aurait même reçu à ce sujet de nombreuses félicitations.Quid de l'opinion publique nationale ' Celle-ci, médusée par la cacophonie ambiante, ne fait, pour l'heure, que compter les coups à défaut de se révolter face à tant de légèreté dans la conduite des affaires de l'Etat. Ce manque de sérieux tend d'ailleurs à se répéter. Pour preuve, la loi de finances pour 2017 comportait déjà plusieurs erreurs grossières de calcul dans le budget général de l'Etat et avait même jeté le trouble, sinon le discrédit sur les pouvoirs publics.Pour illustrer davantage cette déliquescence patente de l'Etat algérien et le peu d'égards que vouent les décideurs à l'opinion nationale, il n'y a qu'à rappeler que Benagoune avait été nommé ministre alors même qu'il n'avait pas été élu en tant que tête de liste MPA à Batna lors des législatives de mai.Mohamed-Chérif Lachichi
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