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Le choix des armes
L'intersyndicale ne désarme pas dans son combat contre la réforme de la retraite et promet de revenir sur le devant de la scène dès le 7 janvier prochain, vacances scolaires d'hiver obligent.Ce rendez-vous est en soi une réponse à l'amendement de Bouteflika qui autorise, pour deux ans seulement, les salariés qui ont cumulé 32 ans de service à prétendre à la retraite sans condition d'âge. Une dérogation temporelle, jugée très insuffisante, qui n'aura pas eu d'effets immédiats sur la détermination des syndicats, n'atténuant pas les conséquences des nouveaux textes de loi sur les salariés.Le timing même de l'action de protestation à venir, après la reprise des cours, est une preuve que l'intersyndicale cherche à mettre tous les atouts de son côté en prenant en otage la scolarité des élèves. Un modus operandi connu des syndicats qui appuie là où ça fait mal. A sa décharge, l'intersyndicale annonce mettre à profit cette période des congés scolaires pour des campagnes de sensibilisation et de (re) mobilisation en direction d'autres sigles, invités à rejoindre la protesta. Sa rencontre devra aussi donner un aperçu sur la direction à prendre entre l'option des grèves cycliques ou la radicalisation du mouvement qui pourra déboucher inéluctablement sur un débrayage illimité, véritable danger sur la pérennité d'une année scolaire qui se trouvera de ce fait grandement hypothéquée.Le recours à la rue semble n'être plus une option dans le plan d'attaque de l'intersyndicale au vu de l'issue finale du rassemblement devant l'APN. Si le gouvernement joue la montre, les syndicats, eux, se montrent intransigeants devant des concessions autres que l'abrogation de la loi par la deuxième Chambre. Un cas de figure à exclure, ou pas, à la lumière des derniers rétropédalages notables du gouvernement devant la pression de la rue et qui engage toute une année de scolarité de quelque huit millions de potaches.Les syndicats, à travers leurs choix des armes, comptent sur l'adhésion des parents d'élèves qui ne voudront certainement pas assister en spectateurs désarmés à une année qui sera décrétée blanche si aucune solution n'est trouvée à ce bras de fer.Ce dossier sera un des plus épineux à résoudre pour les pouvoirs publics, même s'il n'est pas le seul, et viendra certainement appesantir l'ambiance préélectorale qui s'annonce bouillonnante à l'orée de l'adoption de la très contestée et contestable loi de finances 2017 et sa batterie d'augmentations.

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