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Le ciment se fait rare



Le ciment se fait rare
«Du ciment' Vous en trouverez dans vos rêves les plus fous!»Les principaux chantiers du secteur de l'habitat à Bouira, tournent au ralenti, pour ne pas dire sont à l'arrêt.La wilaya de Bouira et par ricochet l'ensemble des wilayas du centre du pays, notamment Tizi-Ouzou, Boumerdès, Béjaïa et à un moindre degré Bordj Bou Arréridj, sont frappées de plein fouet par une pénurie de ciment. Ce manque ira crescendo dans les jours à venir avec la fermeture de l'unité pour cause d'entretien annuel des installations.Chaque année en pareille période a lieu la fermeture de la cimenterie de Sour El Ghozlane (sud de Bouira), qui est l'une des principales cimenteries du pays, et ce, pour des raisons de maintenance, notamment la mise en place d'un nouveau système de fonctionnement et le remplacement des filtres antipollution.Cet arrêt a des répercussions sur la disponibilité du ciment et de facto, son prix. Ainsi, depuis le mois de décembre dernier, date du dernier arrêt de ladite cimenterie, les prix ont connu une envolée spectaculaire, passant du simple au double!En effet, à Bouira, trouver du ciment relève de l'exploit, ou carrément du miracle. Et quand on finit par trouver un petit sac, il coûte les yeux de la tête.Les prix flambent! Ainsi, ce matériel indispensable à toute construction, se négocie à pas moins de 1700 DA le quintal, alors qu'en temps normal, il ne dépasse pas les 650 DA. Dans certains cas et selon sa qualité, il peut atteindre les 2000 DA/ quintal.Lors de tournée à travers les communes de Sour El Ghozlane, El Hachimia, El Esnam et Ahl El Ksar, il nous a été donné de constater que le sac de ciment, est devenu une «denrée rare». Rien qu'en évoquant son nom, les commerçants spécialisés dans la vente des matériaux de construction, nous riaient presque au nez. «Du ciment' Vous en trouverez dans vos rêves les plus fous!», répondra d'un ton moqueur un marchand de la commune d'El Hachimia. Et d'ajouter «depuis l'arrêt de l'usine de Sour El Ghozlane, il est quasiment introuvable.Les rares sacs, proviennent des stocks de cette usine et ils vont directement vers les chantiers de l'Etat», a-t-il dit. Interrogé sur son prix, notre interlocuteur avouera qu'il n'en a plus acheté depuis janvier dernier et à cette époque, il oscillait déjà entre 1600 à 1700 DA. Au niveau de certains points de vente, notamment à El Esnam et Ahl El Ksar, c'est le même constat: le ciment se fait rare, très rare même et quand il est disponible, son prix bat tous les records.«Le ciment d'importation est cher, celui de Sour El Ghozlane est introuvable et celui de M'sila ce négocie à pas moins de 1900 DA! On prend notre mal en patience, nous avons recours au marché noir!»Autre répercussion de l'arrêt planifié de l'unité de Sour El Ghozlane, les principaux chantiers du secteur de l'habitat à Bouira, tournent au ralenti, pour ne pas dire sont à l'arrêt.En ce début du mois de Ramadhan le rythme baissera encore.. D'ailleurs, lors de la dernière tournée d'inspection du wali à travers les chantiers des logements LPA, nombre d'intervenants surtout d'entrepreneurs, ont justifié leur retard par cette pénurie. «Sans ciment, nous ne pouvons pas avancer! Nous sommes fortement handicapés par l'arrêt de l'usine de Sour El Ghozlane», dira un entrepreneur officiant au niveau du chantier des 134 Logements LPA de Bouira.Des projets en «stand-by», faute de ciment, mais aussi de finances surtout, sont légion à Bouira. Aussi bien le secteur de l'habitat que celui de la DJS ou bien de l'éducation et sans parler des travaux publics, sont fortement pénalisés par ce manque.Le président de la Fédération Ugea (Union générale des entrepreneurs algériens) de Bouira nous disait l'année dernière que «les entrepreneurs se sont rabattus sur le ciment d'importation facturé à près de 1600 DA le quintal, plus de deux fois le prix du ciment local. Ce ciment d'importation nous permettait juste d'assurer les menus travaux.Les grands coulages étaient hors de portée», a-t-il admis. Pour sa part, Hakim Damou, vice-président de la Confédération générale du patronat, sollicité par le quotidien Liberté, a fait une révélation des plus étonnantes, en déclarant: «Nous avons recours au marché noir pour nous procurer du ciment!» Et de préciser qu'en attendant «des jours meilleurs», la plupart des chantiers «piétinent ou sont à l'arrêt», s'est-il plaint. S'agissant du prix du ciment, notre vis-à-vis, le qualifie d'«exorbitant».«Auparavant le prix d'usine était de 640 DA le quintal, aujourd'hui on le paye 1600 DA le ciment d'importation.Un prix exorbitant et qui nous oblige à travailler à perte». Questionné à propos de la mise en place des licences d'importation, ce responsable notera avec un certain regret que «les licences d'importation ont mis du retard a être lancées! Quoiqu'il en soit, il est évident que toute pénurie de ciment, impacte déjà les chantiers de l'habitat à Bouira et ailleurs et les seuls bénéficiaires restent inéluctablement les spectateurs du marché noir.



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