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«Le colonialisme n'a toujours pas été reconnu comme un crime contre l'humanité»




«Le colonialisme n'a toujours pas été reconnu comme un crime contre l'humanité»
Accuser la Fédération de France d'avoir mené au carnage les Algériens le 17 Octobre 1961, cela correspond-il à une réalité 'Une telle accusation est grotesque. Certes, la Fédération de France du FLN a lancé cette manifestation contre l'avis du GPRA, mais les causes du massacre remontent à la volonté gouvernementale (Michel Debré, Roger Frey, Maurice Papon? avec la caution au moins implicite de de Gaulle) d'accentuer sur le territoire métropolitain la volonté de lutter par tous les moyens, y compris les plus extrêmes (les mêmes que sur le territoire algérien), contre les Algériens soutenant massivement la lutte de libération. D'ailleurs, l'ampleur de cette manifestation a démontré au pouvoir politique de l'époque l'adhésion profonde des Algériens vivant en France pour une Algérie indépendante.Que visent les auteurs de cette assertion révisionniste 'Il y a une volonté politique qui persiste en France d'une nostalgie du système colonial, ce système qui avait institutionnalisé une société sur une base raciste avec des citoyens à part entière et des sous-citoyens. Aujourd'hui, le débat sur une «identité nationale gauloise» ('), appuyé sur l'islamophobie, tente de jeter un trouble entre Français, selon leur origine, pour mieux cacher les responsabilités économiques, sociales de la politique menée. L'expression couramment utilisée «Français issus de l'immigration» ne vise pas Manuel Valls ou Nicolas Sarkozy, mais ceux (et celles) ayant un nom, un prénom, une couleur de peau laissant supposer des origines d'indigène, justifiant ainsi une discrimination systématique.En ces temps où les propos les plus ignobles sont proférés non seulement sur les sites de la faschosphère mais aussi dans les médias grand public et des ouvrages à grand tirage (Zemmour, de Villiers...), faut-il craindre une falsification de l'histoire 'La falsification de l'histoire est en cours, entretenue depuis longtemps : le colonialisme n'a toujours pas été reconnu comme un crime contre l'humanité. Des rappels récents le démontrent : l'évolution qui a abouti à la loi du 23 février 2005 ; les débats lancés par Nicolas Sarkozy sur l'identité nationale, relayés récemment à la suite des attentats vers une déchéance de la nationalité française ; la non-reconnaissance par la France de la lourde responsabilité d'avoir usé de tous les moyens en Algérie pour tenter d'y conserver sa domination.C'est au prix de crimes d'Etat que la France a tenté d'écraser ce mouvement de Libération nationale : (8 Mai 1945, 17 Octobre 1961, Charonne 8 février 1962), de crimes de guerre (utilisation du gaz VX et Sarin - entre 600 et 800 villages rasés au napalm -, des essais nucléaires au Sahara dont les conséquences sont encore sensibles aujourd'hui), des crimes contre l'humanité (institutionnalisation de la torture, du viol, des camps d'internement, des exécutions sommaires?).Il serait plus que temps que la France reconnaisse sa responsabilité et condamne ces crimes commis en son nom, comme cela fut fait par Jacques Chirac pour la Shoah, une impérieuse nécessité pour qu'elle puisse de nouveau revendiquer être le pays des droits de l'homme.
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